"L’impression à la demande est une technologie éprouvée"
Le marché éditorial entraîne du gaspillage, énormément de livres, invendus, étant finalement condamnés au pilon, tout en rapportant de l’argent aux géants de l’édition qui détiennent tous les maillons de la chaîne (édition, diffusion, distribution, destruction). Les victimes: les auteurs qui peinent à exister entre les best-sellers et la littérature de niche. Sur base de ces constats sombres, sur l’économie et l’écologie du monde du livre, de son écriture à sa destruction, l’auteur belge Vincent Engel a créé voici quelques mois la maison d’édition Edern. Ce nouveau label entend accompagner de manière professionnelle les auteurs et autrices dans leur parcours éditorial et commercial et propose l’impression à la demande de ses publications. Résultat escompté: moins de frais perdus en impression, moins de papier gaspillé et une liberté éditoriale retrouvée. Une idée qui semble originale mais qui n’est pas si simple, analyse Tanguy Habrand (ULiège), spécialiste du monde de l’édition.
Claro: “L'écrivain, c'est juste un parasite toléré”
Fatigué de cette réussite entrepreneuriale qu'on serait tous censés viser? Et si, comme Christophe Claro (Claro, quoi), on se vautrait plutôt dans l'échec? L'auteur, traducteur, poète, directeur éditorial et désormais essayiste français se fend d'un texte réjouissant. À travers les exemples de Kafka, Pessoa ou Cocteau, il montre que même les plus grands échouent encore et encore -"mieux", surtout, comme le clamait Beckett. Il y discerne l'échec technique et les tentatives répétées de l'écrivain, devenu "Le Cousteau de ses fantasmes", du sentiment d'échec qui le traverse entre deux textes.