
Les premiers noms pourris de groupes cultes
Quand on veut percer dans la musique, trouver un bon nom pour son groupe s’apparente un peu à choisir un nom pour son bébé. À l’image de certains parents, les leaders de groupes ne sont pas toujours les plus doués pour cet exercice. Heureusement, le temps, la raison, les maisons de disques, les homonymes et autres ont permis d’éviter certaines catastrophes. Voici quelques-uns de ces petits accidents de parcours dont Rolling Stone a dressé une liste, belgicisée par nos soins.

Avant de devenir des pointures du rock aux visages peinturlurés, Gene Simmons et Paul Stanley ont joué dans un groupe de rock new-yorkais tout ce qu’il y a de plus classique portant le nom de Wicked Lester. Après les avoir quittés pour se diriger vers le style qu’on leur connait, ils ont recruté Peter Criss, qui avait précédemment joué comme batteur dans un groupe appelé Lips. C’est là que Stanley a proposé une alternative pour le nom de leur groupe: Kiss. Une idée qui n’avait pas du tout plu a Criss, mais qui s’est finalement avérée être plutôt efficace avec le temps.

Les interprètes de Sound of Silence ont mis presque 10 ans avant de se produire sous leurs vrais noms. Lorsqu’ils commencent à faire de la musique à 15 ans, ils veulent adopter quelque chose de plus accrocheur. Paul Simon devient John Landis, du nom d’une de ses amoureuses, et Arthur Garfunkel déclare son amour aux graphiques de progression des charts en s’appelant Tom Graph. Ils forment ainsi le groupe Tom and Jerry, comme le chat et la souris des dessins animés. Après un petit hit, un flop et quelques années à l’université, le duo décide de reprendre ses noms réels, ce qui lui semble plus honnête.

Prenez des jeunes garçons d’environ 12 ans, faites-les jouer d’un instrument, laissez-les former un groupe avec leurs camarades de classe et laissez-les en choisir le nom. Le résultat aboutira inévitablement sur une référence à un symbole phallique. Heureusement, de formations en formations, Robert Smith, qui avait commencé comme pianiste des Obelisk, s’est mis de plus en plus en avant, jusqu’à devenir le frontman d’un groupe qu’il nomme The Cure.

Voilà un sobriquet (« bas-ventre doux et blanc ») dont l’image reste bien en tête. Eh bien, c’est ce nom qu’avaient choisi les membres du groupe Blue Öyster Cult dans les années 60. Il aura fallu une très mauvaise critique et le départ de celui qui était alors le chanteur du groupe pour que le manager se dise qu’il faudrait éventuellement trouver un meilleur nom.

Lorsque Billie Joe Armstrong et Mike Dirnt commencent à jouer dans les alentours de San Francisco en 1986, ils n’ont que 14 ans. L’âge idéal pour que de jeunes punk stars prennent ce nom ironiquement. Ils en changent néanmoins peu de temps après, d’une part pour éviter la confusion avec les Californiens de Sweet Baby, d’autre part parce que Sweet Children ne fait, au final, pas très punk. Erreur rectifiée avec le nom Green Day, en référence aux jours passés à glander en fumant de la marijuana.

La création du groupe de Scott Stapp a le malheur de coïncider avec un fait divers assez cocasse, celui de l’enlèvement d’un bambin nu, « naked todler » en anglais dans le texte. Le guitariste avait alors convaincu ses petits camarades que l’anecdote ferait un bon nom. Ce fût très loin d’être le cas puisque ce nom les faisait surtout passer pour une bande de pédophiles, particulièrement auprès des filles.

Avant de devenir le premier groupe de heavy metal, Ozzy Osbourne, Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward faisaient du blues sous le nom de The Polka Tulk Blues Band. Un nom qu’Iommi trouvait littéralement « merdique ». C’est donc tout naturellement qu’en changeant de style, le groupe a aussi changé de nom. Black Sabbath fût finalement trouvé le jour où Butler a vu des gens faire la file devant un cinéma dans lequel était diffusé le film Black Sabbath de Boris Karloff.

Quand les membres de ce qui est maintenant mondialement connu comme Radiohead se rassemblent pour la première fois, ils sont encore au lycée et ne peuvent donc se retrouver que les vendredis soir, après l’école. Le nom leur semblait donc tout trouvé. C’est finalement quand ils signent avec EMI Records qu’on leur suggère d’en changer. Ils choisissent donc de se rebaptiser en l’honneur de leur groupe préféré, Talking Heads et de leur chanson Radiohead.

Sans vraiment être le premier nom de Queen, il s’agit plutôt du groupe dans lequel Brian May et Roger Taylor ont joué juste avant d’intégrer Freddie Mercury et d’écrire une des grandes pages de l’histoire du rock. Smile était un groupe reposant sur un projet scolaire de Tim Staffell, alors chanteur et bassiste, accompagné d’une campagne graphique. Puis Staffell est parti et Freddie est arrivé, amenant avec lui le nom Queen, parce qu’il voulait que le groupe soir « royal, majestueux et glamour ».

Cette première appellation ne nécessite pas beaucoup plus d’explication que celle donnée par Anthony Kiedis lui-même: « C’est la façon dont nous voulions jouer, majestueusement et dans le chaos. Assez étonnamment, j’étais sobre. » Tout est dit.

Les « petits » français du classement ont presqu’aussi bien réussi à faire oublier leur premier projet musical qu’à garder leurs visages cachés depuis. En 1992, loin de l’effervescence qu’ils déclenchent à la moindre note aujourd’hui, Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo et Laurent Brancowitz, futur Phoenix, forment le groupe de noisy rock Darlin’ et sortent leur première chanson Cindy So Loud. Cette sortie ne provoquera rien d’autre qu’un flot de mauvaises critiques, dont une venant d’un magazine anglais, traitant le son de la formation de « daft punk » (punk idiot). Une expression qui a visiblement bien plu à Thomas et Guy-Manuel.

Avant de former le crew liégeois le plus hype des années 2000, Starflam a pris plusieurs noms au fil des ajouts et des départs de certains de ses membres. D’abord H-Posse au tout début des années 90 avec DJ Mig One, Balo, DJ Sonar, Seg, Fred’alabass, Level Bass, Sly-D, Akro et Monsieur R, puis Malfrats Linguistiques quand Monsieur R, Sly D et DJ Sonar quittent la formation. Le nom définitif du groupe est trouvé quand l’Enfant Pavé et Kaer le rejoignent. À noter que Starflam, c’est Malfrats écrit à l’envers. Malin.

Quand les frère et soeur Gert et Sarah Bettens décident de fonder un groupe alors qu’ils ont à peine 20 ans, ils arrêtent le choix de leur nom sur The Choice. Seulement voilà, après le succès de leur premier disque The Great Subconscious Club en 1993, les interprètes d’I’m not an addict se rendent compte que deux groupes américains portent déjà ce nom. Officiellement, l’ajout du K’s renvoie à Joseph K., personnage du Procès de Kafka. Officieusement, après avoir essayé toutes les lettres de l’alphabet, K était celle qui donnait le mieux.

Si Great Mountain Fire n’est né qu’à la sortie de l’album Canopy en 2011, il existait pourtant depuis bien longtemps, sous le nom de Nestor!. Les cinq Bruxellois ont fait leurs armes à coups de chansons et de concerts pendant presque six ans avant d’enregistrer leur premier album. C’est à ce moment-là qu’ils ont décidé qu’il était temps de trouver un nom qui correspondait mieux à leur musique et à leur groupe.

Le groupe flamand le plus gourmand en chanteuses a commencé sa carrière en 1995 sous le nom d’Hoover. Leur premier album, A New Stereophonic Sound Spectacular, est même paru sous ce nom. Mais gros problème, ils partagent à l’époque ce nom avec… une marque d’aspirateur. Une référence qui était intentionnelle puisqu’un ami du groupe s’amusait à comparer leur musique avec le bruit d’un aspirateur. Ils sont alors contraints de changer de nom et arrêtent leur choix sur Hooverphonic.
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