Les femmes qui ont compté dans la vie de Chantal Akerman

Le travail de Chantal Akerman au cœur d’une grande rétrospective à Bozar à Bruxelles.

Avec l’expo de grande ampleur Travelling, Bozar rend enfin hommage à Chantal Akerman, la réalisatrice belge de Jeanne Dielman. Voici les femmes qui l’ont accompagnée dans la construction de son œuvre 
à l’aura internationale.

Sept installations vidéo, des extraits de films rarement voir jamais montrés, un trésor de photos de tournages, des scénarios et d’autres documents d’archives. Près de dix ans après sa mort, Chantal Akerman occupe une grande partie des salles de Bozar. Jamais la cinéaste, acclamée à l’étranger mais parfois sous-estimée en Belgique, n’a été honorée aussi largement qu’avec l’exposition Chantal ­Akerman: Travelling (jusqu’au 21/07). Une série d’activités parallèles, dont une rétrospective à Cinematek, complètent cette mise à l’honneur.

En dehors de nos frontières, l’importance de la cinéaste née à Bruxelles en 1950 est reconnue depuis longtemps. Dès 1976, Le Monde décrivait son film pionnier Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975), chronique féministe relatant trois jours de la vie d’une femme au foyer, comme le premier « chef-d’œuvre au féminin de l’Histoire du cinéma« . En 1998, le New York Times affirmait qu’Akerman était l’une des cinéastes les plus importantes de sa génération. Et en 2022, Jeanne Dielman a été élu meilleur film de tous les temps par le magazine spécialisé britannique Sight and Sound.

La réalisatrice est aujourd’hui reconnue à juste titre comme une artiste pionnière, mais créer un film, ça ne se fait pas seul, comme le dit (à peu près) le dicton: « Derrière chaque femme forte, il y a tout un groupe d’autres femmes fortes« . Chantal Akerman choisissait ses collaborateurs comme elle montait ses films: à l’intuition. Ainsi, au fil des ans, une famille -au propre comme au figuré- s’est formée autour d’elle, qui a contribué à façonner sa vie et son œuvre. Sans l’influence des femmes reprises ci-après, le regard visionnaire d’Akerman n’aurait jamais abouti à une filmographie aussi impressionnante. ●

Sept femmes indispensables pour comprendre Chantal Akerman et son œuvre

Delphine Seyrig

Aucune autre image ne symbolise l’œuvre d’Akerman de manière aussi iconique que celle de l’actrice française -engagée dans des films féministes et dans la lutte pour le droit à l’avortement- épluchant des pommes de terre sur une table de cuisine dans Jeanne Dielman.

Natalia Akerman

La mère de Chantal Akerman, rescapée de la Shoah, est présente d’une manière ou d’une autre dans tous ses films. Mais en particulier dans No Home Movie (2015), qui dresse son portrait intime.

Marilyn Watelet

Marilyn Watelet a fondé avec la réalisatrice la société de production Paradise Films en 1975. Mais les deux femmes se connaissaient depuis l’école secondaire et fréquentaient ensemble le plus souvent possible la Cinémathèque de Bruxelles.

Aurore Clément

La véritable actrice fétiche d’Akerman, c’est elle, qui a incarné l’alter ego de la réalisatrice dans Les Rendez-vous d’Anna (1978). Leur collaboration s’est poursuivie avec Toute une nuit (1982), La Captive (2000) et la comédie Demain on déménage (2004).

Babette Mangolte

Babette Mangolte, camerawoman des films La Chambre (1972), Hotel Monterey (1973), Hanging Out Yonkers (1973), Jeanne Dielman et News from Home, a introduit Akerman dans les milieux artistiques new-yorkais des années 70

Claire Atherton et Sonia Wieder-Atherton

C’est Delphine Seyrig qui a présenté Claire Atherton (ci-dessus) à Chantal Akerman. En tant que monteuse fidèle, elle a joué un rôle majeur dans son esthétique visuelle. Sa sœur Sonia Wieder-Atherton (ci-dessous), violoncelliste et compositrice qui a aussi partagé la vie de la réalisatrice, a été fondamentale pour le son.

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