Que regarder à la télé cette semaine?

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Documentaires, films, séries… Focus a décortiqué les programmes télé de la semaine du 20 au 26 mai et vous en a dégoté le meilleur.

Hans Zimmer: le compositeur de Hollywood

Dimanche 21 mai à 23 h 05 sur Arte

Documentaire de Francis Hanly.

Sa musique fait des tournées de Zénith sans lui. Il est pourtant toujours vivant. Plus que jamais d’attaque même. Si le nom de Hans Zimmer ne vous dit rien (on ne sait jamais), ses compositions et ses mélodies sont partout dans les têtes. Né à Francfort en 1957 dans une famille juive allemande, Zimmer est le compositeur de musiques de films le plus demandé et le plus prolifique au monde. “Ce n’est pas un travail, dit-il lorsque certains osent lui demander quand il compte lever le pied. C’est une vocation. Presque une obsession. Ne pas composer est inconcevable pour moi.

Francis Hanly brosse le portrait d’un musicien et compositeur oscarisé qui se distingue par une incroyable capacité à se réinventer sans jamais perdre son identité. Il retrace le parcours improbable d’un conteur qui raconte des histoires en musique, d’un homme fasciné par le son et son exploration. Nourri par ses fils et sa fille, mais aussi surtout par Stephen Frears, Barry Levinson, Christopher Nolan, Ron Howard, Steve McQueen ou encore Gore Verbinski avec lesquels il a collaboré, Le Compositeur d’Hollywood lève le voile avec le principal intéressé sur ses méthodes de travail.

Zimmer, qui s’est obstiné à jouer du piano parce que ça donnait le sourire à sa mère après le décès de son père (il avait 6 ans), débarque en Angleterre dès l’adolescence. “Un pays où en dehors de Londres, les gens sont pauvres, désespérés et laissés-pour-compte, glisse-t-il. C’est de là que vient la personne imaginaire pour laquelle il compose. “Elle s’appelle Doris. Elle vit à Bradford. Elle porte un manteau gris. On ne sait pas trop quel âge elle a. Elle a deux insupportables garçons très mal élevés. Sa teinture de cheveux n’est pas très réussie. Et elle travaille toute la semaine. Le week-end, elle peut aller au pub pour boire un verre ou au cinéma pour voir un film. C’est une héroïne à mes yeux. Donc, je veux être sûr qu’elle en aura pour son argent. Je vous jure que pour chaque film, je me demande ce que Doris en penserait.”

Zimmer ne lit pas les scénarios, il veut que les réalisateurs lui racontent les films qu’ils ont envie de faire. On le voit au travail, en train de bosser sur un documentaire animalier de la BBC. On se promène à Santa Monica en Californie, dans son complexe de studios qu’il agrandit au fil des années, où des équipes de compositeurs et d’ingénieurs du son sont à l’ouvrage. Le magicien partage sa fascination pour les synthés et explique comment il s’est retrouvé à Hollywood (merci Barry Levinson et Rain Man). Il décortique la musique qu’il a créée pour Le Roi Lion et celle, extraterrestre, qu’il a composée pour Dune. Il parle de sa B.O. pour La Ligne rouge et dévoile ses secrets pour faire monter la tension. Passionnant. (J.B.)

Soundtrack of Arts

Dimanche 21 mai à 09 h 30 sur Arte

Série documentaire d’Axel Fuhrmann.

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Dans le clip multiprimé de son single Dust My Shoulders Off, Jane Zhang voyage à travers l’Histoire de l’art en s’immisçant d’un tableau à l’autre. Dans celui de Smile Mona Lisa, will.i.am s’approprie les œuvres en se mettant dans la peau des personnages. Là où Beyoncé et Jay Z (un collectionneur, grand fan de Picasso, qui se considère un peu comme son successeur…) ont tourné une de leurs vidéos au Louvre. La musique, de la pop au classique, entretient des relations privilégiées avec les arts plastiques. La série documentaire en trois épisodes d’Axel Fuhrmann se demande d’où les arts visuels tirent ce pouvoir de fascination et pourquoi ils intéressent autant les musiciens. Alimentée et rythmée par une blogueuse et historienne de l’art ainsi qu’un de ses confrères plus académique, longs extraits à l’appui, Soundtracks of Arts évoque St. Vincent et le clip de Cheerleader pour lequel Annie Clark campe une sorte de statue vivante inspirée par le travail du sculpteur australien Ron Mueck, et Lady Gaga, qui considère sa vie comme une œuvre d’art inachevée. Mais aussi (parce qu’on parle d’hier et d’aujourd’hui) un certain van Gogh, qui était fan absolu de Wagner, adorait sa musique, qu’il considérait comme un idéal à atteindre et espérait la voir transposée un jour en peinture. Un programme éclairant avec également Katy Perry, Renoir, Madonna et Mondrian… (J.B.)

Secrets et mensonges

Lundi 22 mai à 22 h 35 sur Arte

Drame de Mike Leigh. Avec Brenda Blethyn, Marianne Jean-Baptiste, Timothy Spall. 1996.

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Palme d’or méritée au Festival de Cannes 1996, c’est sans doute un des films les plus profondément -et justement- émouvants du cinéma britannique. Mike Leigh nous y invite dans le sillage d’Hortense, une jeune femme noire dont la mère adoptive vient de mourir et qui se lance à la recherche de sa mère biologique. Celle-ci se révèle être Cynthia, une ouvrière blanche qui l’a eue à l’âge de 15 ans et qui a toujours caché cette descendance précoce à sa famille officielle, une fille avec laquelle ses relations sont tendues et un frère cadet qu’elle a longtemps materné… Mike Leigh, auteur du scénario comme de la réalisation, ose le mélodrame sans un instant renoncer à la vérité sociale, intime, de personnages embrassés du même regard généreux et exigeant à la fois. Brenda Blethyn, bouleversante maman rattrapée par son passé, fut aussi consacrée à Cannes. Les larmes irrépressibles suscitées par Secrets et mensonges ignorent les bons sentiments pour atteindre des sommets d’amour absolu. Un chef-d’œuvre, tout simplement. (L.D.)

La Chine, rêves et cauchemars

Mardi 23 mai à 20 h 50 sur Arte

Série documentaire de Pierre Singaravélou, Ilana Navaro, Karim Miské.

© program33

La Chine, son économie, sa culture… Longtemps, l’empire du Milieu s’est imaginé au centre du monde. Sans égal et sans rival. Plus riche, plus raffiné, plus puissant que tout autre contrée terrestre. C’était jusqu’à sa chute, à partir de l’intrusion occidentale sur son territoire, symbolisée par la première guerre de l’opium. Les Chinois ont voulu réinventer le pays de manière radicale pour reconquérir leur statut. La société s’est alors transformée en s’appropriant des concepts venus de l’extérieur de ses frontières pour les intégrer à sa propre culture. Étayée, passionnante, fascinante, la série documentaire en trois épisodes tous diffusés ce mardi de Pierre Singaravélou, Karim Miské et Ilana Navaro (les coauteurs du remarquable Décolonisations et la réalisatrice de Joséphine Baker, première icône noire) retrace deux siècles d’Histoire, de rêves et de presque autant de cauchemars. Le premier volet porte sur le rapide déclin, accéléré par une impensable arrogance. Au début du XIXe siècle, les Chinois sont persuadés de la supériorité de leur marchandise et de leur civilisation. À tel point qu’ils interdisent l’accès de leur empire à ceux qu’ils considèrent comme des barbares. Que ce soit les Indiens, les Arabes ou les Européens. Bousculée de l’intérieur (par les rebelles) comme de l’extérieur (par des puissances occidentales qui veulent accéder à son marché), la Chine va devoir embrasser le monde nouveau, s’inscrire dans le changement. Alors, elle va tout essayer. Anarchisme, fascisme, féminisme, communisme… Récit d’un pays qui s’est construit dans l’affrontement. (J.B.)

Concours Reine Elisabeth

Dès mercredi 24 mai à 20 h 05 sur La Trois

Compétition musicale internationale

© National

Créée par la souveraine (elle-même violoniste) en 1937 sur une idée de son professeur qui estimait qu’elle jouait “délicieusement mal”, c’est l’une des compétitions de musique classique les plus prestigieuses au monde. Cette année consacré au chant (il est en alternance branché piano, violon, violoncelle), le Concours Reine Elisabeth s’apprête à faire vibrer Flagey et Bozar. 412 chanteurs ont été auditionnés par le jury pour la première fois présidé par Bernard Foccroulle. Un record. 20 nationalités, 18 Coréens, des Français, des Américains et quatre jeunes chanteuses belges… 64 candidats ont été sélectionnés pour la première épreuve (qui commence le 21 mai, rendez-vous sur Auvio). Pour les soirées de demi-finales ce mercredi, c’est sur La Trois que ça se passe. Celles de l’après-midi sont diffusées en différé à partir de 23h30. La RTBF qui met les petits plats dans les grands proposera aussi des portraits et des reportages. Tout ça à suivre également en radio sur Musiq3. (J.B.)

La Meute (saison 2)

Jeudi 25 mai à 20 h 55 sur Arte

Série créée par Lucía Puenzo, Sergio Castro, Enrique Videla. Avec Antonia Zegers, Daniela Vega, María Gracia Omegna.

© FREMANTLE INTERNATIONAL DISTRIBUTION

La première saison de cette série chilienne documentait avec beaucoup d’à-propos et d’audace le mouvement des lycéens et étudiants contre les violences faites aux femmes, face à une société traditionaliste qui protège les violeurs. Largement inspirée du réel, l’enquête de l’inspectrice Olivia Fernández sur un viol collectif perpétré par un boys club nommé La Meute a mis au jour les fractures de la société chilienne et l’émergence d’un mouvement d’activistes féministes, le groupe 1616. Cette nouvelle saison reprend quand une jeune femme est, encore une fois, retrouvée morte sur les rochers lavés par les flots, en marge d’un festival. L’affaire, dont se charge Fernández bien contre son gré, entre en écho avec la précédente, dont les auteurs vont êtres relâchés, alors que le groupe 1616 reprend ses actions coups de poing et que Blanca, autrefois séquestrée par La Meute, soutenue par sa sœur Celeste à Santiago, s’efforce de survivre à son traumatisme. À l’heure où le Chili a privilégié l’extrême droite lors de l’élection le 7 mai dernier d’une chambre constituante, La Meute détaille les fractures d’un pays que les démons de la dictature militaire n’ont jamais cessé de hanter. Aux visions dangereusement rétrogrades et violemment conservatrices d’une élite qui s’accroche au processus de domination répondent dans cette série au récit puissamment politique d’imposants personnages de femmes, flics et militantes, héroïnes guettées par la fatigue, le découragement et le backlash, mais soutenues par la force du collectif. (N.B.)

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