Critique | Séries

Une lueur d’espoir: une autre lumière sur le Journal d’Anne Frank

3,5 / 5
© DISNEY+
3,5 / 5

Titre - Un lueur d'espoir

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Une minisérie créée par Tony Phelan, Joan Rater, William Harper, Ben Esler

Quand et où - Disney+

Casting - Une minisérie créée par Tony Phelan, Joan Rater, William Harper, Ben Esler. Avec Bel Powley, Liev Schrieber, Joe Cole.

Nicolas Bogaerts Journaliste

Avec beaucoup d’audace et de sensibilité, Une lueur d’espoirt offre une autre focale pour comprendre l’histoire d’Anne Frank et de l’Holocauste.

Ayant pris de soin de préciser en préambule que le récit est inspiré par Le Journal d’Anne Frank et des faits réels, historiques, dans lesquels il s’inscrit, Une lueur d’espoir (A Small Light en VO) se centre sur la personnalité de la jeune Miep Gies, interprétée par Bel Powley (The Morning Show). C’est elle, aidée par son jeune époux Jan qui, de juillet 1942 à août 1944, a permis à la famille Frank ainsi qu’à d’autres Juifs de se cacher dans des pièces dissimulées à l’étage du bâtiment abritant les bureaux du père d’Anne, Otto Frank. Miep Gies, qui était l’assistante de ce dernier, a également joué un rôle crucial dans la récupération et donc la publication du Journal d’Anne Frank après l’arrestation et la déportation de la famille vers les camps de la mort. Les six épisodes sont inondés par la personnalité lumineuse, juvénile et courageuse de Miep, jeune fille d’origine autrichienne adoptée par une famille hollandaise. Cette fragilité intrinsèque qu’elle a pu dépasser et transformer nourrit ici l’urgence de la mission qu’elle s’est assignée. Son idéalisme et sa force se déploient d’épisode en épisode alors que, paradoxalement, l’issue dramatique, effroyable qui attend les Frank est connue.

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Malgré son caractère inexorable, la trame de la minisérie parvient à nous tenir en haleine, à nous laisser espérer, grâce à des ficelles bien maîtrisées de thriller mais également une façon de mettre en lumière l’importance du lien, élément central qui permet une forme de résilience dans les marges des Pays-Bas occupés. Ce changement de perspective offre une manière renouvelée de (re)découvrir l’histoire tragique de la persécution des Juifs par le régime nazi. Ce passage de témoin est rendu possible par un récit fin, presque choral, qui, plaçant le personnage d’Anne en relatif retrait, met en exergue la personnalité de Miep et le tissu de relations (familiale, amicale, amoureuse, professionnelle), puis de liens et enfin de solidarités au centre duquel elle évolue. La relation de travail puis de confiance la liant à Otto Frank, qui voit tôt dans la personnalité un peu dispersée de la jeune fille un réel potentiel, est un des éléments forts du récit, qui s’appuie sur la performance de l’actrice mais également d’un émouvant Liev Schreiber (ici à contre-pied de son rôle de Ray Donovan) dans le rôle du père d’Anne Frank. Suivant avec beaucoup de finesse un sillon mélodramatique et bien aidé par une bande-son contemporaine (Danielle Haim, Weyes Blood, Sharon Van Etten, Angel Olsen), Une lueur d’espoir laisse courir un vent de fraîcheur dans son exhortation à l’héroïsme et à la lutte en faveur des pourchassés.

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