A la télé ce soir: rêveries adolescentes sous répression et héroïne française au look punk à chien

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Un petit film indépendant sur une ado (Chloë Grace Moretz) enfermée dans un centre ultra-catholique de conversion thérapeutique et une série française musclée avec Margot Bancilhon etJoeyStarr : c’est le plateau télé Focus du jour.

Come As You Are

Jeudi 11 avril 20.30 La Trois

Drame De Desiree Akhavan. Avec Chloë Grace Moretz, John Gallagher Jr, Sasha Lane. 2018.

3,5 étoiles


Avec Come As You Are, la réalisatrice américaine Desiree Akhavan signe un attachant petit film indépendant oscillant entre douleur identitaire et rêveries adolescentes au sein d’un environnement absurdement répressif.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Adapté d’un roman d’apprentissage d’Emily M. Danforth, le film raconte en effet comment, au début des années 90, une adolescente aux fêlures intimes (Chloë Grace Moretz, inattendue), grisée par ses sentiments naissants pour une autre fille, va devoir intégrer un centre ultra-catholique de conversion thérapeutique ou plutôt de réorientation sexuelle destiné à « guérir » (sic) les jeunes de leur homosexualité, programmes d’évangélisation par la gymnastique et concerts de rock chrétien à l’appui. S’il dénonce sans guère d’ambiguïté la violence d’un diktat normatif qui diabolise les pulsions en exacerbant dangereusement la confusion mentale des adolescents, ce long métrage primé à Sundance en 2018 se montre aussi capable d’humour, de légèreté et d’un authentique élan vital.

Machine

Jeudi 20.55 Arte

Série par Thomas Bidegain et Fred Grivois. Avec Margot Bancilhon, JoeyStarr, 
Guillaume Labbé.

3,5 étoiles

Activement recherchée par les services secrets de l’armée, une jeune femme sans nom mais pas sans passé revient dans sa ville natale, dans l’est de la France. Elle squatte la maison de sa grand-mère tout juste décédée et trouve un petit boulot dans l’usine locale, récemment rachetée par un industriel coréen. Elle y rencontre JP, ancien toxico, marxiste et cycliste au visage buriné, qui la baptise « Machine« . Et de fait, alors que des troubles sociaux éclatent, la jeune recrue au look punk à chien va révéler sa science des arts martiaux et mettre ses techniques d’autodéfense au 
service de la cause ouvrière.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Margot 
Bancilhon, visage anguleux sous crinière rasta, forme un duo très convaincant avec JoeyStarr, impec en ex-junkie vertébré par la dignité. L’écriture de Thomas Bidegain a de bonnes intentions mais, comme dans Une zone à défendre, elles sont solubles dans une gestion un peu superficielle des enjeux. Les références au marxisme de JP tiennent plus des éléments de langage que d’une réelle compréhension des notions d’infra­structure et de superstructure. Gavé de clin d’œil (Wolverine, Kill Bill ou la trilogie Eastwood de Sergio Leone), irrigué par une énergie contagieuse de comics, Machine demeure une proposition musclée et séduisante sur le thème de la justice sociale, qui questionne le recours à la violence et démonte les rouages d’un système économique broyeur.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content