Titre - Challengers
Réalisateur-trice - De Luca Guadagnino
Casting - Avec Zendaya, Mike Faist, Josh O’Connor.
Durée - 2 h 11
Luca Guadagnino signe Challengers, un film chic et toc sur la passion et la compétition. Un plantage royal.
Les films de Luca Guadagnino (Io sono l’amore, A Bigger Splash) se suivent et ne se ressemblent pas. Après Call Me by Your Name, son remake très chorégraphié de Suspiria et son drame cannibale Bones and All, le voici donc qui se pique de mettre en scène un triangle amoureux dans le milieu du tennis. Dans Challengers, Tashi Duncan (Zendaya, en démonstration forcée de sex-appeal dans chaque plan du film) est une ancienne sportive prodige devenue entraîneuse friquée qui carbure à la gagne.
Elle est mariée à Art Donaldson (Mike Faist), un grand champion en perte de vitesse qui revient de blessure. Afin de le remettre en selle et qu’il puisse espérer enfin triompher au dernier tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès, Tashi inscrit celui-ci à un simple tournoi Challenger, soit une compétition qui relève en quelque sorte de la deuxième division du circuit professionnel. « Tu dois recommencer à gagner », lui dit-elle avec la détermination cinglante qui la caractérise. Mais pour gagner, il va falloir qu’il se défasse sur le court de l’ex de Tashi, Patrick Zweig (Josh O’Connor), son ancien meilleur ami avec lequel il était, dans leurs jeunes années, tellement complémentaire qu’on les appelait « le feu et la glace ». La réunion de ce trio autrefois flamboyant va réveiller un chapelet de souvenirs chargés en émotions…
La loi du désir
Amis, amants et rivaux: la formule autour de laquelle s’organise le nouveau long métrage de Luca Guadagnino a fait florès depuis le Jules et Jim de François Truffaut. Fièrement tendu vers quelque chose de sulfureux, le film, gavé de vieilles scènes de drague à la tension sexuelle toute relative, ne trouve hélas qu’une inconséquence racoleuse qui multiplie les dialogues à double sens (sur la baise et le tennis, donc) parfaitement ridicules. Beaucoup trop long pour ses enjeux riquiquis (pas de double sens ici), le film se targue en outre d’une narration inutilement déstructurée, naviguant constamment sur la ligne du temps, qui fait figure de véritable cache-misère. Baigné d’un humour potache qui ne fait jamais mouche, l’ensemble cumule les facilités et les clichés censés venir illustrer les motifs impérieux de la loi du désir.
Pire: les nombreuses séquences de tennis de cette tentative vaine et poussive de dépoussiérer les codes du film de sport évoquent, au mieux, un mauvais jeu vidéo. Celles-ci sont par ailleurs systématiquement et littéralement noyées sous les beats bourrins de la B.O. électro spécialement composée pour l’occasion par le tandem en roue libre formé par Trent Reznor et Atticus Ross. Bête, nul et moche, ce film vaguement queer, mais surtout désespérément superficiel, sur le feu de la passion nous laisse complètement de glace.
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