Au festival Legs, vous saurez tout sur le pas de bourrée

Le pas de bourrée, la vraie star de Branle. © DR

Pas de danse issu de la tradition auvergnate, le pas de bourrée revient sur le devant de la scène chorégraphique. Comme dans Branle de Madeleine Fournier à découvrir au festival Legs.

Pousser le pied sur le sol, puis l’envol. C’est le pas de bourrée, issu de la danse auvergnate du même nom. On avait pu l’applaudir dans l’hypnotique Rive de Dalila Belaza, la saison dernière à Charleroi Danse. Il était en filigrane de Saraband, du duo Erika ­Zueneli et Laura Simi au festival In ­Movement des Brigittines. On le retrouve avec le bal humoristique et érotique Branle de Madeleine Fournier (à voir les 22 et 23/03 
à La Raffinerie de Molenbeek-Saint-Jean), à voir en cette fin mars au festival Legs de Charleroi Danse, un événement qui travaille la mémoire de la danse.

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Le pas de bourrée, on l’apprend souvent tôt quand on est jeune ballerine ou apprenti danseur. Loin d‘être spécifiquement traditionnel, il est une base, encore aujourd‘hui. « On le retrouve dans de multiples danses actuelles. Comme le hip-hop ou la danse contemporaine. Et sans doute dans toutes les danses codifiées, nous explique Madeleine Fournier. Mon hypothèse, quand j’ai commencé à travailler sur ce pas, c‘est que la bourrée est l’ancêtre de pas mal de danses. Un corps tronc. Une danse sans bras. » La danseuse nous confie que travailler sur ce pas est une façon pour elle de s‘ancrer dans la musique.

« Cette recherche sur le pas de bourrée est l’occasion de circuler entre les époques, les classes sociales et différents styles. Comment ce pas de base peut-il permettre de faire se côtoyer danse savante, danse populaire, danse d’hier et de demain, corps intimes et corps collectifs?« 

Elle nous demande: « Vous connaissez mon solo Labourer? » Cette pièce, qui travaille la bourrée à trois temps, s’avère précurseur de son travail sur ce pas. Pousser, glisser, puis ramener les deux pieds ensemble. Dans Branle, c’est la bourrée à deux temps de la Renaissance qu’elle explore, avec six danseurs et deux musiciens sur le plateau. Un pas de bourrée traditionnel qui s’était embourgeoisé à l’époque galante. On pensera à la Bourrée en mi mineur de Bach ou les fioritures à la Lully. Madeleine Fournier retourne elle à la base de la bourrée, à deux temps, avec son Branle, « bal érotique sans se toucher« . Parce que se frôler, se jauger est aussi une façon de séduire. « Le pas de bourrée est une manière d’être ensemble, de nous permettre de faire commun. Être autonome, mais faire partition commune. » Férue de danse 
traditionnelle, Madeleine semble revendiquer ce mantra: revenir aux bases 
pour en explorer la richesse. Et l’humour. Et la vie.

Tout savoir sur le festival Legs

Legs, synonyme de « héritage » en français, « jambes » en anglais: l’intitulé parfait pour un festival qui entend travailler la danse et sa mémoire. Il met sur le métier du chorégraphe une tradition ou un répertoire. Ainsi du travail de Madeleine Fournier sur le pas de bourrée dans Branle. Christophe Ives fera revivre le solo d’Alain Buffard, décédé en 2013, Good Boy sur les années sida. Et Mette Ingvartsen revisite 20 années de chorégraphie (Rush). Des grands écarts -en douceur et en réflexion- entre hier et aujourd’hui.

Aux Écuries (Charleroi) et à la Raffinerie (Molenbeek-Saint-Jean) de Charleroi Danse. www.charleroi-danse.be

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