Profitez-en avant qu’il ne disparaisse à nouveau: Cabane est de retour avec le sublime Today

Thomas Van Cottom n'aime pas s'exposer. Vendeur de chaussettes, très peu pour lui. "J'aimerais revenir à l'idée que le geste artistique prime." © JEAN VAN COTTOM
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Trois ans après le lumineux Grande est la maison, Cabane est de retour avec un nouveau single, Today, et un album, deuxième volet d’une trilogie, à découvrir ce dimanche, lors d’une session d’écoute aux Nuits du Bota

C’est le genre de disque qui laisse des traces durables. En 2020, Thomas Van Cottom sortait le premier album de Cabane. En plein confinement, l’architecture folk-soul délicate de Grande est la maison résonnait forcément avec le moment. Tout en s’incrustant profondément dans les esprits et les cœurs. Un petit chef-d’œuvre à taille humaine.

Trois ans plus tard, et après avoir disparu volontairement des radars, Thomas Van Cottom est de retour. Avec une expo photo (« Rien ne change à part peut-être le temps », en mars dernier), un nouveau single Today, et un prochain album intitulé Brûlée, qu’il viendra présenter sous la forme d’une session d’écoute, aux Nuits Botanique, ce dimanche. Avant de le sortir prochainement ? En streaming ? Ou également en physique ? Le manager en lui laisse planer le doute, le musicien réfléchit encore… 

En attendant, voici donc Today, premier single que Thomas Van Cottom s’est amusé à reprendre avec des musiciens-amis. Après Sam Genders (Tunng) et Kate Stables (This Is The Kit), c’est Emma Broughton (Blumi) qui apporte son grain de sel au morceau. Clip et explications avec le maître d’œuvre de Cabane.

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Quelle était l’idée derrière les vidéos de Today ?

Sur le premier album de Cabane, tout était filmé à l’intérieur, chez moi. J’avais envie de tout lier à mon appartement, où le disque avait été composé. L’air de rien, cela avait quand même impliqué une assez grosse équipe de tournage. Pour Brûlée, j’avais envie de changer. Comme il a été composé de façon très solitaire, je voulais absolument sortir de la maison. J’avais envie de m’ouvrir à l’extérieur et de laisser place à l’imprévu, à des choses que je ne peux pas gérer. Pour chaque morceau, je voudrais engranger trois, ou quatre sessions acoustiques avec quelqu’un dont j’aime le travail. L’idée est de faire une promenade à deux, puis à un moment on s’arrête, on joue le morceau et on repart. J’ai juste mon sac à dos avec ma caméra, un pied. Je voudrais que cela reste le plus naturel possible. J’accepte que le son ne soit pas parfait, que l’image ne soit pas dingue, du moment qu’on réussit à graver l’instant.

Où a été tournée la vidéo avec Blumi ?

Au parc Jean Moulin, à Montreuil, à l’est de Paris, où habite Blumi. Kate Stables, qui est aussi une grande amie à Blumi, traverse à un moment l’image : elle s’arrête, jette un coup d’œil puis s’en va. Il y a également un caméo de Pierre Lemarchand, un journaliste pour le magazine Magic qui suit mon travail depuis longtemps. Personne ne va le voir, mais je trouvais ça chouette qu’il soit là, cela permet de passer un peu de temps ensemble, de créer un lien.   

Dimanche, tu présenteras ton nouvel album Brûlée, au Botanique, sur le mode d’une session d’écoute. Pourquoi avoir choisi cette formule ?

Je ne veux pas du tout que cela soit une « grand-messe ». Mais j’ai parfois l’impression aujourd’hui qu’un disque n’a plus d’intérêt en tant que tel. Qu’il est presque devenu un simple produit d’appel, pour pouvoir faire des concerts, vendre du merchandising, avoir de la presse, etc. Avec ses sessions, j’ai envie de lui redonner un peu de considération. C’est aussi simple que ça. Dimanche, je ne vais rien vendre, les gens viennent, on écoute l’album, et puis voilà. C’est un peu comme un vernissage d’une expo. C’est l’occasion de se réjouir ensemble de la finalisation d’un travail artistique. J’ai envie de m’octroyer ce moment, de pouvoir se retrouver, et d’écouter ce qui m’a occupé pendant presque 4 ans. Concrètement, je vais expliquer la démarche, parler notamment du rapport que Cabane entretient avec la mémoire, le souvenir, la question de l’effacement, etc. De la place aussi de Brûlée, comme 2e album d’une trilogie. Mais cela ne va pas durer longtemps, je n’ai pas envie de beaucoup parler. Puis il y aura deux paquets de feuilles pour permettre à ceux qui en ont envie de noter les titres, ou les paroles.  

Tu prépares également un docu ?

Oui, mais je ne filmerai pas pendant les sessions d’écoute.

De quoi parlera-t-il ?

J’aimerais bien travailler sur la hauteur de la déception. J’aimerais bien questionner certaines personnes sur leurs attentes par rapport à ce disque-là. Je voudrais leur demander comment ils l’imaginent, et puis une fois qu’ils l’ont entendu – le lendemain, ou une semaine plus tard, je verrai bien – voir ce qui reste de cette écoute. Et à quelle hauteur est leur déception par rapport à ce qu’ils avaient en tête. Ce n’est pas du tout négatif pour moi ! Je trouve que les premières déceptions sont un moment-charnière dans nos vies, dans le rapport que l’on peut avoir avec un ami, la société, notre amour, etc. Qu’est-ce qu’on fait des premières déceptions ? Qu’est-ce qu’on décide de construire ensemble à partir de ces choses-là ? Est-ce que ce n’est pas à partir de là qu’on est vraiment près d’aimer quelqu’un ?

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