Histoire d’un agriculteur pris dans la tourmente, Petit paysan révélait le formidable Swann Arlaud.
Couronné de trois César en 2018, Petit paysan, le premier long métrage du Champenois Hubert Charuel, qui a bien failli devenir agriculteur comme ses parents avant d’opter pour le cinéma, investit le terrain de jeu de son enfance -la ferme familiale, donc- afin de raconter le combat désespéré d’un éleveur de vaches laitières (formidable Swann Arlaud) obsédé par le mal invisible qui ronge son troupeau.
Rivé aux bottes de cette figure éminemment solitaire, à la dévotion proche du sacerdoce, qui ne peut se résoudre à perdre ses bêtes, il puise dans le cinéma de genre matière à dépasser le simple naturalisme pour emmener ce magistral coup d’essai sur le terrain peu arpenté du drame rural halluciné. Pas le moindre des tours de force de ce thriller psychologique sec et tendu comme une trique, travaillant avec une sidérante limpidité des motifs aussi complexes à mettre en forme que la contamination ou l’écroulement symbolique d’un monde. Humanisées, les vaches y rendent les êtres à leurs instincts les plus primitifs.
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