Bouli Lanners en député européen, une Planète des singes qui déçoit: le bon et le moins bon des sorties ciné de la semaine

Une affaire de principe: Bouli Lanners dans la peau de José Bové.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Un nouvel épisode (décevant) de la Planète des singes, une escapade dans les couloirs de la Commission européenne avec Bouli Lanners en José Bové et une immersion au coeur de la prison de Forest: zoom sur les sorties ciné de la semaine.

Kingdom of the Planet of the Apes: nouvel épisode décevant de La Planète des singes (2,5/5)

Cinquante-six ans après le très culte 
La Planète des singes de Franklin Schaffner avec Charlton Heston, adapté du fameux roman homonyme de Pierre Boulle, 
Kingdom of the Planet of the Apes est le 
quatrième long métrage de la franchise reboot initiée en 2011 avec Rise of the Planet of the Apes de Rupert Wyatt, et le dixième film en tout de la saga au cinéma.

Situant son action plus de 300 ans après la mort de César, le « Moïse«  du peuple des singes, ce nouvel épisode s’ouvre au cœur d’un monde à la beauté sauvage où la nature semble avoir repris ses droits, recouvrant quasiment entièrement les vestiges de notre civilisation. Si les singes ont définitivement pris le pouvoir, les humains, quant à eux, ont régressé vers un état 
primitif qui les condamne à la simple survie. Noa, un jeune chasseur chimpanzé à l’intelligence vive, assiste impuissant à l’extermination cruelle du village de son clan pacifique par une armée dirigée par Proximus, un tyrannique chef bonobo qui lorgne d’antiques technologies humaines afin d’asseoir un empire dont l’esprit dénature complètement l’héritage de César. Contraint de fuir pour espérer conserver sa liberté, Noa, accompagné tant bien que mal par une mystérieuse jeune humaine, se lance alors avec méfiance dans un périple décisif dont dépend l’avenir de son peuple…

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Long mais court

Les deux précédents épisodes de la saga étaient réalisés par l’habile Matt Reeves (Cloverfield), qui a, depuis, confirmé tout le bien que l’on pensait de lui avec l’excellent The Batman (2022). Ce nouveau Kingdom of the Planet of the Apes a hélas, quant à lui, été confié à Wes Ball, assez banal faiseur responsable de la trilogie SF acnéique Maze Runner (Le Labyrinthe). En résulte un objet qui est moins un film de cinéma qu’un produit tout juste efficace, à la mise en scène peu inspirée et donc souvent inutilement crâneuse (mouvements aériens et tournoyants, ce genre), qui multiplie les séquences d’action de manière stéréotypée et abuse des bons sentiments.

© 20th Century Studios © 20th Century Studios


Énième fable sur le vivre-ensemble (« Together strong », on connaît désormais la chanson), Kingdom of the Planet of the Apes apparaît constamment très balisé au niveau des émotions vers lesquelles il tend. Sa jeune héroïne humaine (jouée par Freya Allan, de la série Netflix The Witcher) semble beaucoup trop lisse, et son intrigue inutilement diluée. Le film, qui enquille sans surprise mais plutôt astucieusement les œillades à quelques moments phares de la saga, a en fait été conçu comme le début d’une nouvelle trilogie. Long tout de même de plus de 2 heures 20, il n’est ainsi, au fond, qu’une simple introduction. 
Ce qui en fait, paradoxalement, un film… un peu court.

Une affaire de principe: Bouli Lanners dans la peau de José Bové (2,5/5)

8octobre 2013, l’Union européenne entérine une directive anti-tabac révolutionnaire afin de lutter contre ce fléau qui cause près de 700 000 morts chaque année. Une affaire de principe revient sur le scandale qui a failli empêcher cette directive de voir le jour. Un an plus tôt, le commissaire européen à la Santé qui porte cette proposition est interpellé pour conflit d’intérêts. Mais un homme a un doute et va lutter pour démêler le vrai du faux. Cet homme, c’est José Bové, plus connu pour son engagement auprès du monde agricole. Cette histoire qui se penche sur les arcanes de l’UE, ses petits arrangements et ses grandes trahisons, Bové l’a écrite dans un livre, et Antoine
Raimbault tente de la rendre compréhensible. Une ambition louable à quelques mois des élections.

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Alors ça jargonne un peu, ça acronyme beaucoup et pour rendre le pudding plus digeste, les scénaristes ont imaginé une petite stagiaire lucide, double du spectateur qui ouvre des yeux écarquillés devant les compromissions du pouvoir. Si Bové et consorts se battent encore, c’est n’est plus tant pour que justice soit faite, mais « juste » pour que le droit soit appliqué. Le problème, ce ne sont pas les institutions, mais celles et ceux qui les font. Le film pêche par un didactisme un peu lourd et le charisme de ses interprètes ne suffit pas à effacer l’intuition que peut-être ce sujet n’est pas tant un matériau de fiction 
que de documentaire. Il y a certes l’affrontement forcément viril entre un Barroso gonflé d’autoritarisme et Bové l’éternel militant qui ramène un peu le récit vers la fiction, mais les amourettes de l’assistant parlementaire et l’idéalisme de la stagiaire ne suffisent pas à contrebalancer la densité d’un récit qui aurait pu faire l’objet d’une fascinante BD documentaire.

Neuilly-Poissy: comédie ou pas comédie ? (1/5)

Daniel porte des mocassins sans chaussettes, se moque de l’addiction au shopping de sa femme et s’apprête à acheter un nouveau resto, surtout très près d’un distributeur de billets. Ce n’est une surprise que pour lui quand il est arrêté pour fraude fiscale et envoyé en prison, où on lui conseille de dissimuler sa judéité s’il veut s’intégrer, ou ne pas se faire désintégrer.

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Comédie ou pas comédie? Les vannes pas souvent subtiles, et la vulgarité de certaines scènes penchent pour le premier cas, mais le ton est brouillé par les situations dramatiques qui surgissent à l’ombre des cellules (pour rappeler que la prison, c’est pas drôle), tout comme par la croisade héroïque de Daniel qui se met en tête de réconcilier juifs et musulmans avec quelques boulettes de viande et un maximum de clichés.

La Peine: immersion au coeur de la prison de Forest (3/5)

La Peine est le fruit d’un impressionnant travail d’immersion de plus de six ans au cœur de la prison de Forest. Un regard qui s’inscrit sur le temps long pour témoigner du quotidien d’une prison en plein bouleversement, qui s’apprête à déménager. Un regard aussi qui démultiplie notre vision de la prison, capturant aussi bien les peines que les fragiles joies.

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À travers quelques extraits médiatiques, un état des lieux est dressé. L’incarcération est souvent une déshumanisation. Il s’agit du premier film de Cédric Gerbehaye, photojournaliste multiprimé. On retrouve le noir et blanc contrasté de son travail de photographe, dans une approche visuelle esthétisante qui offre quelques moments de grâce, mais peut parfois désincarner les protagonistes, un peu figés par cette beauté qui s’immisce dans la décrépitude.

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