La Revue du stagiaire: Anorak – Dionysos

Dionysos au Ronquières Festival 2021 © BELGA PHOTO HADRIEN DURE

Chaque semaine, notre stagiaire se penche sur une chanson qui a marqué l’histoire de la musique. Cette semaine: Anorak, «recorded by Steve Albini».

Le 5 mars 2002, Dionysos sortait Anorak, titre qui figure sur l’album Western sous la neige, quatrième album du groupe et leur premier disque d’or. Enregistré à Chicago par le célèbre producteur Steve Albini, ce disque à la fois poétique et explosif est celui qui marque l’envol du groupe, tel «un avion qui décolle en plein jour».

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«Recorded by Steve Albini»

Steve Albini est un musicien, un producteur et une vraie figure du rock indépendant. Très productif, il a travaillé avec les plus grands: Nirvana (In Utero), les Pixies (Surfer Rosa), PJ Harvey, Jimmy Page et Robert Plant (Walking into Clarksdale), The Breeders, et des centaines d’autres groupes et artistes. Mais ce qui le caractérise le plus, c’est le son de ses enregistrements et sa manière de concevoir la production.

Albini ne se considère pas comme producteur, mais comme preneur de son. Sur tous les albums qu’il produit, c’est la mention «recorded by Steve Albini» et non «produced by Steve Albini» qui apparaît. Étiquette détournée par le groupe français Enregistré par Steve Albini, se jouant de cette «appellation» devenue plus marketing qu’autre chose.

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Plutôt que de conseiller les groupes sur leur musique et d’influencer leur art, Albini préfère leur apporter ses compétences techniques sans entraver leur créativité. Son éthique le pousse à travailler dans un but presque exclusivement créatif, sans objectif de rentabilité. Il ne prend pas de royalties sur les albums qu’il produit et ne demande pas un prix exorbitant, comme le font d’autres producteurs de son galon. Toutefois, ce dernier point est parfois contesté, comme dans cet article du magazine Keerang, où Dave Grohl se souvient que Nirvana l’a payé 100.000 dollars -même s’il aurait pu demander bien plus- pour enregistrer In Utero, bien qu’il ait offert de le faire gratuitement si un des membres du groupe le battait au billard.

Sur la plupart des disques produits par Albini, la basse est mise en avant et, à contrario, la voix est plutôt mise en retrait. L’album Western sous la neige, n’échappe pas à cette «signature», en témoigne les titres Longboard Train, Surfin Frog ou encore Mc Enroe’s Poetry. Cependant, sur des chansons plus calmes telles que Déguisé en pas moi ou Intro Theme From Western Sous La Neige, la voix de crooner sympathique du chanteur Mathias Malzieu est au premier plan.

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L’énergie du live sur un album Studio

Fort de plus de 200 concerts avant Western Sous La Neige, Dionysos s’est construit une identité «live» forte. Élément que le groupe voulait retrouver sur un album, comme l’explique Mathias Malzieu dans une vidéo partagée par le label Panthéon: «On voulait quelque chose de beaucoup plus explosif et de beaucoup plus proche de ce qu’on était sur scène, dans la vibration». C’est en partie pour cette raison que l’album n’a été enregistré qu’en une quinzaine de jours.

Comme lors d’une performance scénique de Dionysos, Western Sous La Neige fait passer celui qui les écoute par toute une palette d’émotions. À la fois explosives et brutales, certaines chansons sont aussi dignes des plus belles berceuses et balades rock et folk.

Sur scène et sur l’album, les membres du groupe utilisent de nombreux instruments: harmonica, clavier, guitare, basse, contrebasse, violon, maracas, castagnettes et toute une série d’autres y passent, le tout sublimé par la voix unique et cristalline d’Élisabet «Babet» Ferrer. Tous ces ingrédients savamment mélangés livrent un patchwork musical entre le rêve et la réalité, le ciel et la terre, le français et l’anglais, le rock et le folk.

Mais l’album n’est pas qu’un cocktail de genres musicaux, c’est aussi un cocktail d’histoires et des centres d’intérêt du groupe. Entre deux liens avec le livre 38 mini westerns (avec des fantômes) de Mathias Malzieu, on nous parle aussi de longboard, de tennis avec Mc Enroe’s Poetry, ou encore de littérature avec Tokyo Montana -inspirée de The Tokyo-Montana Express de Richard Brautigan.

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Song For Jedi

S’il y a une chanson qui est responsable du succès de Dionysos et de cet album, c’est probablement Song For Jedi. Streamé plus de 8.500.000 fois sur Spotify et au paroxysme de l’énergie que peut envoyer le groupe, ce titre était initialement beaucoup plus folk, calme et destiné à être joué au piano.

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C’est dans un moment de crise de préenregistrement que cette nouvelle version -avec Michaël Ponton (alias Miky Biky) à la guitare, Guillaume Garidel (alias Guillermo) à la basse, Éric Serra-Tosio (alias Rico) à la batterie et Babet aux chœurs et au violon- est née. «Si on était resté sur cette chanson piano-voix, on ne serait peut-être même pas là pour en parler», explique Mathias Malzieu dans Tube à l’Essai, l’émission du Figaro, en 2016. «Si on ne s’était pas un peu bagarré avec nous-même dans ce moment de crise, la chanson n’aurait pas eu ce parcours-là […] Ce sont des surprises, des accidents, il faut juste essayer de se donner les moyens pour y arriver», conclut-il dans la même entrevue.

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Des artistes complets et hyperactifs

C’est en live que Dionysos offre ses plus belles performances. Entre les acrobaties et autres bains de foule de Mathias Malzieu et les solos de scie musicale de Stéphan «Stéphano» Bertholio, chaque concert est un véritable spectacle bourré d’adrénaline, de douceur et de surréalisme.

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À côté du groupe, chaque membre développe des projets artistiques personnels. Mathias Malzieu est l’auteur d’une dizaine de livres et romans truffés de liens avec les chansons du groupe, de plusieurs albums solos et, entre une greffe de moelle osseuse et un voyage en skate jusqu’au Cap Nord, il a même réalisé deux films. De leurs côtés, Babet a sorti deux albums solos, Miky Biky est producteur et disc-jockey, Rico apparaît sur plusieurs projets musicaux dont le trio Corleone avec Stéphano et Armand Gonzales. Guillermo a, lui, quitté le groupe en 2015, mais a laissé sa marque indélébile sur l’histoire et les albums de Dionysos.

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Mon stage au sein de la rédaction de Focus Vif étant terminé, cette Revue du stagiaire est la dernière que je vous écris. Je la dédie à Kevin, Laurent R., Nicolas, Estelle, Valentin, Laurent H., Julie, toute l’équipe de la Newsroom ainsi qu’à Juliette et son soutien indéfectible. Merci pour vos relectures, conseils et pour tous les moments que nous avons partagés.

N’oubliez jamais, il faut toujours «échapper, s’échapper, travailler à son rêve jusqu’à le transformer en réalité.» – Mathias Malzieu, Une Sirène à Paris.

Guillaume Picalausa

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