Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

HAUT DE GAMME – Ils sont deux. Un gars, une fille, duo parisien, aux racines finlandaises pour l’une, tunisiennes pour l’autre. The Do ou l’un des premiers buzz de 2008.

Distribué par Wagram/Bang! En concert, le 27 mars, à l’ Ancienne Belgique, Bruxelles

Sur le premier album de The Do – une barre dans le o -, Olivia B. Merilahti chante: « At last, I found what I was dreamin’ of. » Version Dan Lévy, autre moitié du projet, cela donne: « Olivia, c’est la révélation de ma vie ».

Si ce n’était pas clair, The Do est donc un duo, pardon, un couple. Ils viennent de sortir A Mouthful, premier disque rock, avec une mèche folk, qui fait ses gammes quelque part entre PJ Harvey et Joanna Newsom, voire Bjork. Elle, menue, nez mutin, yeux en amande, voire bridés par ses origines boréales, ou en tous cas finlandaises, par sa mère. Lui, pas beaucoup plus grand, mais teint hâlé, moustache fine, bavard, voire grande gueule. Avant de la rencontrer, Dan Lévy enchaînait les commandes et les expériences: de MC Solaar au ténor Roberto Alagna en passant par des performances au palais de Tokyo ou à la Biennale de Venise. « Je traquais l’aventure artistique, peut-être pour ne pas avancer quelque chose de plus personnel. Avec The Do, c’est la première fois que les choses les plus profondes, les plus intenses, les plus sincères sortent. «  Olivia aussi se cherche, participe à un projet électro pour lequel elle n’a pas encore réduit son premier nom à une initiale. Les deux finissent par se rencontrer sur la musique du film L’empire des loups. Electricité dans l’air. Coup de foudre. Chacun trouve chez l’autre l’occasion d’abattre certaines barrières. « Il y a une certaine forme de modestie chez les Finlandais, ils ne sont pas flamboyants comme les Suédois, s’esclaffe Olivia. Du coup, j’ai mis du temps à me dire que je pouvais faire ma vie avec la musique. A ce niveau-là, Dan a été très important: il a ouvert plein de portes. »

AMBITION OU PRéTENTION ?

De son côté, Dan Lévy découvre le plaisir d’une certaine simplicité . « Je ne voulais pas entendre parler de chansons. J’ai toujours cru que c’était un art mineur. Ado, je courais à la Cité de la musique écouter les derniers concerts de Pierre Boulez et Stockhausen; Nirvana ou Guns ‘n Roses ne m’intéressaient pas. Ça change aujourd’hui: je découvre que je peux ressentir les mêmes émotions en écoutant une symphonie de Mahler ou un morceau de rap. «  On comprend mieux les mélanges parfois inédits de A Mouthful. La suite? On est en 2007, et cela passera donc par Internet et Myspace où le duo poste ses premières chansons. Ça mord, une de leurs chansons est prise pour une publicité pour des cahiers, et après une quinzaine de concerts, The Do est déjà programmé aux prestigieuses Transmusicales de Rennes. Aujourd’hui, l’album est là, dont certains côtés peuvent faire douter: ambition ou prétention? Pour les avoir vus, ludiques et euphoriques, l’autre jour sur le plateau de Taddéi, sur France 3, on penche plutôt pour la première option.

www.myspace.com/thedoband

LAURENT HOEBRECHTS

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