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UNE SÉRIE FX. AVEC JOSH HENDERSON, LUKE MACFARLANE, ERIK PALLADINO.Créée en 2005 par Chris Gerolmo et Steven Bochco (célèbre producteur de NYPD Blue), Over There ne tarde pas à susciter le débat aux Etats-Unis. En cause: la violence du show et l’absence d’une prise de position claire sur un conflit tellement brûlant qu’il n’a même pas eu le temps d’intégrer les livres d’Histoire. Suivant le quotidien d’une unité d’infanterie US lors de son incursion en Irak, Over There a tout du bon gros pavé jeté dans la mare télévisuelle de l’Amérique bushienne. Trois ans après et avec le recul, la série n’en a pas moins déjà perdu quelque peu de son impact. Pour une £uvre à ce point en phase avec une réalité contemporaine, Over There multiplie étonnamment les effets qui la déconnectent régulièrement de cette réalité. Musique omniprésente, ralentis, montage syncopé, mise en scène frimeuse, photographie hyperesthétisante, Over There traite, quasi en direct, cette guerre qui se trame « là-bas » mais toujours dans la distanciation, en ne dissimulant jamais son caractère fictionnel. Ce qui ne l’empêche pas d’atteindre ponctuellement des moments de rares force et intensité, comme cette fin, intenable, de deuxième épisode.

dommages collatéraux

Depuis lors, d’autres fictions, plus marquantes, sur le conflit irakien n’ont pas manqué de germer, préférant à raison jouer la carte d’un hyper réalisme saisissant. Comme Generation Kill, mini-série HBO qui s’est logiquement imposée comme le nouvel étalon du genre, au traitement radical et définitif. Mais l’intérêt d’ Over There réside aujourd’hui encore dans une certaine approche globalisante. Si la série dépeint surtout un conflit irakien au sens strict, ses enjeux, sa complexité, elle s’attarde également sur le quotidien des conjoints ou enfants laissés à la maison ou sur la manière dont les blessés vivent leur convalescence, gèrent leur nouvel handicap. C’est quand elle entrechoque horreurs de la guerre et difficile épreuve de séparation, paradoxes de la chose et conséquences psychologiques désastreuses, qu’ Over There met le doigt où ça fait mal. Très mal.

Nicolas Clément

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