Idées cadeaux: DVD

Luchino Visconti, Frank Borzage, Theo Angelopoulos… Des essentiels du septième art, à offrir ou s’offrir.

Luchino Visconti, édition prestige. Un coffret de 3 DVD et une monographie de 320 pages. Ed. Studio Canal, distribué par Universal. Prix: environ 90 euros.

Une monographie de référence assortie des DVD de trois films majeurs (soit, dans l’ordre chronologique, Senso, Ludwig et L’innocent, l’oeuvre qui ponctuait, en 1976, un parcours étincelant): on ne pouvait rêver plus bel hommage éditorial à Luchino Visconti, auteur dont l’oeuvre se décline telle un éblouissement permanent.

L’art de Visconti, Marianne Schneider et Lothar Schirmer, les auteurs, s’emploient à le restituer à travers ses écrits comme ses films, en une somme captivante. Les convictions éthiques et esthétiques du cinéaste milanais s’y expriment limpidement, parmi d’autres sujets: ainsi, par exemple, d’un long entretien consacré à un projet avorté, l’adaptation d’A la recherche du temps perdu.

Elles trouvent leur prolongement dans une filmographie éblouissante, que passe en revue la seconde partie de l’ouvrage, soutenue par une somptueuse iconographie, empruntée, généralement, aux photographes de plateau successifs du maestro. Des portraits de ses stars et une biographie de Visconti complètent encore cette somme définitive. Indispensable. (J.F.Pl.)

Coffrets Nikita Mikhalkov, distribué par Twin Pics.

Avant de devenir le chantre hyper réactionnaire d’une Grande Russie par-delà les valeurs démocratiques, Mikhalkov fut un remarquable cinéaste, adaptant avec bonheur des écrivains majeurs comme Tchekhov (Partition inachevée pour piano mécanique) et Gontcharov (Quelques jours de la vie d’Oblomov). Deux coffrets joliment présentés nous font retrouver sept de ses meilleurs films. Le premier, surtout, est d’une grande richesse. Les bonus, éclairants, sont de qualité. (L.D.)

Coffret Theo Angelopoulos, distribué par Twin Pics.

L’oeuvre du réalisateur grec Theo Angelopoulos est sans aucun doute « difficile », en regard des canons du cinéma commercial. Mais quelles beautés recèle son art riche d’émotions profondes comme d’images sublimes, le tout s’inscrivant dans l’Histoire et les questions de son temps. Un beau coffret rassemble ses films de la période 1970-1984. En bonus, des introductions du maître film par film, et un passionnant entretien mené par Michel Ciment. (L.D.)

Inception, de Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Marion Cotillard. Distribué par Warner. Prix: environ 20 euros.

A l’heure des bilans, Inception apparaît assurément comme l’un des films majeurs de 2010, l’univers mis en place par Christopher Nolan n’en finissant pas de fasciner, alors que l’on y est happé dans des niveaux de rêve successifs. A thriller d’exception, édition Blu-ray à l’avenant, avec un mode de lecture en extraction, permettant de découvrir les secrets d’un film entraînant Leornado DiCaprio dans les méandres de la conscience, mais aussi de nombreux compléments pertinents, sur l’étude des rêves notamment. (J.F.Pl.)

Frank Borzage. Un coffret de 3 DVD, distribué par Twin Pics. Prix: environ 40 euros.

Après Douglas Sirk, c’est au tour de Frank Borzage, un autre maître du mélodrame hollywoodien, de bénéficier des attentions des éditions Carlotta, avec ce coffret réunissant quatre oeuvres majeures, réalisées aux derniers temps du muet, de 1927 à 1929, et assorties de compléments passionnants. Tendus vers un idéal d’amour absolu, les films de Borzage sont portés par une grâce que l’on ne saurait mieux qualifier que de céleste.

Démonstration limpide avec Seventh Heaven, son film le plus connu (qui lui valut le premier Oscar jamais décerné à un réalisateur), et une oeuvre touchant au sublime. Le cinéaste y retrace, dans un Paris de studio stylisé, la relation entre une orpheline et un égoutier (Janet Gaynor et Charles Farrell), dont le bonheur précaire est rattrapé par la Première Guerre mondiale. Lyrisme tragique, sentiments exacerbés, on trouve là les composantes classiques du mélodrame que transcende Borzage, pour une célébration du miracle de l’amour culminant dans un final au fantastique mystique.

C’est là un pur chef-d’oeuvre, esthétiquement voisin d’un Murnau, que prolongent Street Angel et Lucky Star, qui réunissent les mêmes interprètes. Quant à The River (La femme au corbeau), son mythique film perdu présenté ici dans une version reconstruite, l’exaltation de l’amour s’y teinte d’un érotisme diffus. Ainsi de la scène, fameuse, où, pour le ranimer, Mary Duncan se couche sur le corps nu de son amant transi (Farrell, encore). L’amour fou plus fort que la mort. Cette obsession, magnifique, ne pouvait trouver plus incandescente expression. Un must. (J.F.Pl.)

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