Les Jardins de Babylone

Il ne faut pas être devin pour se rendre compte que d’ici quelques années, la véritable richesse reviendra à celui qui possédera les réserves d’eau. Certains privilégiés qui l’ont compris se sont réfugiés sur la Lune et se font livrer leur quota d’eau douce pour leur jardin et autres piscines, laissant la Terre-Mère striée de pipelines et les Terriens s’entre-déchirer pour une malheureuse goutte du précieux liquide. La particularité de Nicolas Presl est de nous raconter des histoires sans paroles. Cela ne l’empêche en rien de dérouler son récit en plusieurs voies imbriquées, nous comptant l’attitude de chacun face à son destin. Les nantis ne sont pas tous insensibles aux fléaux de la Terre, même s’ils les observent de loin, sans broncher. Et sur la planète bleue, la débrouille mène parfois à des actions peu recommandables. Le tout nous rappelle la complexité des relations humaines moins manichéennes que l’on voudrait nous le faire croire. Sans texte, le dessin parle de lui-même, l’auteur accentuant la tendance déjà amorcée précédemment par la très belle utilisation d’encres de couleurs différentes au sein d’une même case. C’est beau, touchant, subtil, sensuel et même parfois drôle. Comme quoi tout n’est pas perdu dans ce monde à la dérive.

De Nicolas Presl, éditions Atrabile, 328 pages.

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