Juliette Bensimon-Marchina redessine Ray Banana de mémoire

© JULIETTE BENSIMON-MARCHINA
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

« Ted Benoit a influencé mon dessin ». Chaque semaine, un.e auteur.e redessine et commente -sans la regarder!- la couverture d’un album qui lui est cher. Aujourd’hui, Juliette Bensimon-Marchina s’attaque à Berceuse électrique, T. 1 de la série Ray Banana – Aventures au XXe siècle, par Ted Benoit (1982).

Pourquoi cette couverture et/ou cet auteur vous a t-il marquée?

C’était l’une des bandes dessinées de mon père, je suis tombée dessus à l’âge de dix ou onze ans à Paris, au milieu d’albums de Claire Bretécher, Gai-Luron de Gotlib, et plus tard ceux de Tardi ou les Idées Noires de Franquin. Mon père dessinait aussi en amateur, un peu à la Ted Benoit… Moi, petite, je lisais surtout des comics. Je ne me souviens plus exactement de ce que j’ai pensé de la couverture de Berceau électrique à ce moment-là, mais elle m’est restée très fort en tête. Ces couleurs pastel, la chambre avec les voilages et cette belle femme endormie… La jeune fille que j’étais devait trouver ce décor romantique. Puis le toujours un peu saoul Ray Banana a rejoint le panthéon des beaux gosses de la BD de mon coeur, aux côtés de Blueberry, Corto Maltese et Nicky Larson…

En quoi a-t-elle eu une influence sur la lectrice et l’auteure que vous êtes?

Je n’ai pas eu cette bande dessinée dans les mains depuis ces années-là, je me souviens donc très vaguement de l’histoire. En revanche, le dessin magnifique de Ted Benoit, son noir et blanc très tranché, m’a profondément marquée, je pense, ainsi que l’ambiance « chaude-ventilo », les voitures américaines et l’architecture de Métropolis avec ces grandes baies vitrées, ces façades aux angles ronds à la Miami Beach/design Memphis. Bref cette ambiance, ce monde m’a accroché et me plaît toujours autant. C’est un truc que j’avais pourtant un peu zappé avant de devoir me poser la question pour cet exercice. Il y a des évidences, mais je m’en rends compte maintenant; la BD, j’y suis venue bien plus tard, après avoir repris des études aux Beaux-Arts de Bordeaux, quand je suis allée vivre à New York. J’étais serveuse, mais j’y ai découvert Burns, des gens comme ça. Ça m’a mis une claque et je me suis mise à fabriquer des petits fanzines. Ce noir et blanc très tranché était déjà là.

À redessiner ainsi cette couverture de mémoire, pensez-vous en avoir gardé un souvenir précis?

Je pense avoir gardé un assez bon souvenir de la couverture. J’ai peut-être un doute pour les couleurs, que je savais pastel mais pas plus. Dans mes premières lectures de bande dessinée « adulte », c’est la couverture dont je me souviens le mieux avec Mon papa de Reiser. J’ai d’ailleurs hésité entre les deux, mais Ted Benoit a bien plus influencé mon dessin.

Dernier album de Juliette Bensimon-Marchina paru: Paz et Polly, Éditions les Requins Marteaux.

Juliette Bensimon-Marchina redessine Ray Banana de mémoire

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