Mostra de Venise: L’Amérique nomade de Chloé Zhao

Jasmine Trinca (Nomadland) © BELGAIMAGE
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Troisième long métrage de la réalisatrice américaine d’origine chinoise Chloé Zhao, Nomadland a ponctué la compétition vénitienne en mode majeur.

La cinéaste, découverte en 2017 avec The Rider, y trace le portrait de Fern (Frances McDormand, époustouflante), une femme que la faillite de la ville d’Empire, Nevada, avec l’entreprise qui en assurait l’essentiel de l’activité, a poussée à laisser en plan le peu qui lui restait. Et d’embarquer avec son van pour une errance dans l’ouest américain, nomade des temps modernes dérivant d’emplois précaires en petits boulots, pour un road-movie habité par ceux qui, par choix ou par obligation, ont décidé de vivre sur la route – lesquels interprètent leur propre rôle.

Inspiré du livre Nomadland, de Jessica Bruder, le film de Chloé Zhao se déploie dans l’immensité de l’espace étatsunien. Si la photographie de Joshua James Richards en restitue la stupéfiante beauté, c’est moins celle-ci que la vie de marginaux en rupture du rêve américain qui intéresse la cinéaste. Portant un regard acéré sur cette réalité précaire, Nomadland vibre également d’un puissant appel de liberté. Et le film, arpentant les paysages tourmentés de l’existence, est de ceux que l’on n’oublie pas. On n’imagine pas, du reste, qu’il ne figure pas en bonne place au palmarès.

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