Le meilleur et le pire des sorties ciné de la semaine

Les actrices du film "La Tresse", avec la réalisatrice au centre © belga
FocusVif.be Rédaction en ligne

Perfect Days, Le Temps d’aimer, How to Have Sex, Dumb Money, La Tresse et Thanksgiving: les tops et flops des sorties ciné de la semaine.

Perfect Days

On connaît le rapport privilégié de Wim Wenders au Japon, et au cinéma de Yasujiro Ozu en particulier, auquel il consacrait en 1985 le documentaire Tokyo-Ga. S’il décale son titre d’une chanson de Lou Reed (reprise dans le soundtrack, au même titre que Sunny Afternoon des Kinks, ou Redondo Beach de Patti Smith), Perfect Days s’inscrit dans ce tropisme nippon, tant par son cadre que par sa texture.

Le Temps d’aimer

Pour dépasser le simple hommage maniériste et donner à son propos un tour moderne, Katell Quillévéré a su tirer profit des contraintes, financières notamment, le budget avoisinant les 7 millions d’euros, “beaucoup pour un film d’auteur, mais très peu pour un film d’époque situé sur 20 ans”. “L’enjeu, c’était comment faire pour que sa facture soit la plus romanesque, la plus belle, la plus ambitieuse possible dans cette contrainte. Une des manières que j’ai eues de me sortir de cette problématique, ça a été de casser le code esthétique du mélodrame, un genre qui, en soi, induit énormément de budget. Si on veut que la forme épouse le fond, ça suppose de l’ampleur dans la machinerie, dans la sophistication des mouvements, dans l’utilisation du studio pour la reconstitution. Je ne pouvais pas le faire, et j’étais assez convaincue que pour réussir ce film, au contraire, il fallait que j’aille chercher de la collision entre le fond et la forme, et que j’aille vers une forme non classique et moderne. J’ai donc pris le parti de tourner tout le film à l’épaule, en caméra légère, et de filmer cette histoire comme si elle se passait aujourd’hui.”

How to Have Sex

Prix Un Certain Regard cette année à Cannes, le premier long métrage de la Britannique Molly Manning Walker démarre à la manière d’un sous-Spring Breakers, imagerie fluo incluse. Trois copines y partent fêter la fin du lycée le temps d’une virée de tous les excès dans une station en Crète aux allures de baisodrome à ciel ouvert. Parmi elles, Tara, encore vierge, oscille entre le vertige électrisant et un certain malaise face à pareille débauche de vulgarité dopée à l’assignation à la jouissance sans entraves…

Dumb Money

Réalisateur des films I, Tonya avec Margot Robbie (2017) et Cruella avec Emma Stone (2021), ainsi que de plusieurs épisodes de la série Pam & Tommy (2022), l’Australo-Américain Craig Gillespie s’empare, dans Dumb Money, de la récente et fameuse affaire GameStop. Soit, en pleine pandémie, l’histoire d’un homme ordinaire et de ses nombreux followers, épargnants amateurs, qui ont ébranlé Wall Street en misant gros sur une entreprise dans laquelle personne ne croyait. En engageant toutes ses économies sur un pari qui semblait a priori insensé, Keith Gill alias Roaring Kitty (Paul Dano) a en effet été l’étincelle allumant une véritable frénésie au sein de la masse laborieuse, faisant ainsi vaciller les marchés financiers et les grands milliardaires des fonds d’investissement.

La Tresse

Préparez-vous à être ému aux larmes”, clame fièrement l’affiche du film. Avec La Tresse, Laetitia Colombani adapte son propre best-seller aux 5 millions de lecteurs. Soit, entre l’Inde, l’Italie et le Canada, le destin, façon grand zapping en mondo-pudding, de trois femmes au courage vibrant liées entre elles par les grosses ficelles d’un scénario conçu comme un porno gênant de sentiments dégoulinants. Injustice, maladie, douleur, abandon…

Thanksgiving

À bien des égards, et toutes proportions gardées, Thanksgiving ressemble à la rencontre impertinente et foutraque de trois grands classiques de l’horreur: Dawn of the Dead de George A. Romero, Halloween de John Carpenter et Scream de Wes Craven. Mais le film évoque aussi des choses à la fois plus oubliées (Black Christmas de Bob Clark, My Bloody Valentine de George Mihalka…) et moins recommandables (tout un tas de slashers crétins des années 2000…). S’il bâcle allègrement son dernier acte (en cherchant, semble-t-il, à préparer le terrain pour une suite), Roth prend un évident plaisir à épingler les pires travers de la société de consommation en combinant un humour très noir et une violence bien gore.

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