Ceci n’est pas un street artist

Loïc alias Monk expose à Bruxelles du 11 février au 13 mars © Marise Ghyselings
Marise Ghyselings Journaliste

À l’occasion de son exposition Ceci n’est pas du street art, Monk fait un clin d’oeil à l’actualité mais aussi à la culture belge. Les oeuvres de l’artiste bruxellois sont exposées du 11 février au 13 mars à The Brussels Gallery.

Du Manneken Pis qui joue le touriste aux riches « Anarchic » qui descendent dans les rues pour manifester en Louis Vuitton en passant par Dumbo et Tigrou butés par des chasseurs, les oeuvres de Monk sont engagées même si l’artiste belge ne se décrit pas vraiment comme tel. « J’ai toujours eu du mal à décrire mon art. Ca part plus souvent d’un délire mais c’est vrai qu’il y a toujours un message« . Pour les personnages de Disney morts aux pieds de chasseurs, Monk s’est inspiré du lion Cecil abattu par un dentiste américain. Une manière d’interpeller le public avec des personnages de notre enfance et de dénoncer la chasse. Mais parfois c’est le support qui lui donne une idée: des paquets de cigarettes pour en faire un tableau contre le tabagisme ou des boites de Nike pour dénoncer les conditions de travail des grandes marques.

Monk dénonce la chasse en abattant les personnages de Disney
Monk dénonce la chasse en abattant les personnages de Disney© Marise Ghyselings

Même si Loïc, de son vrai nom, est un grand timide qui se cache derrière sa casquette, il ne veut pas rester anonyme, comme le font la plupart des street artists. « Je trouve cela dommage de rester anonyme, surtout si on a des choses à partager« . C’est pourquoi il se dit someonimous. « Mais je n’aime pas me faire remarquer ou parler de moi« , précise l’artiste pas très à l’aise à l’idée de faire un live painting lors du vernissage de son exposition, organisée par Macswell.

Inked Project

L’artiste bruxellois a parcouru le monde entier mais c’est la Californie qui aura davantage influencé son art. C’est lors de ce voyage qu’il a troqué le carnet traditionnel contre une planche de skateboard sur laquelle il y a gravé un visage recouvert de tatouages, inspirés de ses expériences. De retour au pays, il décide de demander à des tatoueurs professionnels de customiser ses personnages au gré de leur imagination. En quelques mois, 63 tatoueurs internationaux ont répondu à l’appel de l’Inked Project et l’exposition lancée en 2012 a fait le tour des conventions de tatouage en Europe. La deuxième édition a réuni 80 tatoueurs. « Elle est clôturée, il reste plus qu’à trouver un lieu et un financement.« 

Ceci n'est pas un street artist
© Marise Ghyselings

Monk, ce polyvalent

Même après un échec à l’examen d’entrée de Saint-Luc, Loïc n’a pas abandonné sa passion. Ses années en tant que graphic designer se reflètent dans son art: message et efficacité visuelle sont la marque de fabrique de l’artiste même si le support varie. Peinture, sculpture, crayon, il touche à tout mais son outil de prédilection est le pochoir. Pour son côté graphique que le Bruxellois aime beaucoup, par fainéantise parfois mais pas seulement. « Un des avantages du pochoir, c’est qu’on peut le reproduire plus facilement. Ca devient donc moins cher, explique-t-il. Pour moi, l’art n’est pas réservé à l’élite. »

Monk expose à The Brussels Gallery à partir du 11 février jusqu’au 13 mars. Ceci n’est pas du street art, organisé par l’asbl Macswell, est une manière originale de redécouvrir l’actualité et notre culture belge.

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