Les Oscars, pour l’Histoire: nos pronostics pour cette 94e édition

The Power of the Dog © KIRSTY GRIFFIN/NETFLIX 2021
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

The Power of the Dog poursuivra-t-il lors de la 94e cérémonie des Oscars, organisée dans la nuit de dimanche à lundi à Los Angeles, la moisson de lauriers entamée à la Mostra de Venise et l’ayant vu ensuite truster les honneurs, des Bafta aux Golden Globes en passant par San Sebastian?

Avec ses douze nominations (dont meilleur film et meilleure réalisation), le dernier opus de Jane Campion fait en tout cas figure de grand favori, sans qu’il y ait pour autant de garantie -David Fincher en sait quelque chose, lui à qui la récompense suprême (meilleur film et/ou réalisateur) s’est toujours refusée, en dépit du nombre appréciable de citations récoltées par Benjamin Button, The Social Network et Mank.

Au-delà de ses évidentes qualités, une consécration du film de Jane Campion (déjà oscarisée en 1994 pour le scénario de La Leçon de piano) irait dans le sens de l’Histoire, puisqu’elle succéderait à une autre femme-cinéaste, Chloé Zhao, couronnée en 2021 pour Nomadland (la parité, elle, semblant encore bien éloignée si l’on considère que parmi les dix titres concourant à l’Oscar du meilleur film, The Power of the Dog est le seul signé par une réalisatrice). Elle constituerait par ailleurs une première pour une production Netflix, la plateforme, bien que régulièrement « placée » ces dernières années (Alfonso Cuarón étant même consacré meilleur réalisateur pour Roma en 2019), n’ayant jamais remporté l’Oscar du meilleur film.

Bouteille à encre

L’on n’en est pas encore là cependant, la concurrence ayant assurément fort belle allure avec, parmi les dix candidats à l’Oscar du meilleur film, Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson, West Side Story de Steven Spielberg, Belfast de Kenneth Branagh ou Drive My Car de Ryosuke Hamaguchi, tous par ailleurs nommés dans la catégorie meilleur réalisateur. De là à voir le cinéaste japonais rééditer la performance de Bong Joon-ho, couronné pour Parasite, il y a toutefois un pas que l’on se gardera de franchir, son adaptation de Murakami semblant plutôt taillée pour l’Oscar du meilleur film international que lui disputera notamment Julie (en 12 chapitres), du Norvégien Joachim Trier. Une même incertitude plane, du reste, sur la plupart des autres catégories. Si l’on prend les Golden Globes pour indicateur, Nicole Kidman devrait l’emporter pour Being the Ricardos chez les comédiennes, encore que Kristen Stewart en Diana Spencer, et Olivia Colman dans The Lost Daughter, aient impressionné. Et Will Smith devrait avoir les faveurs des votants pour King Richard, à moins que Benedict Cumberbatch, impérial dans The Power of the Dog, ou Andrew Garfield, bluffant dans Tick, Tick… BOOM! ne viennent déjouer les pronostics. Autant dire que c’est la bouteille à encre, même si l’on ne prendra guère de risques en avançant que le Dune de Denis Villeneuve devrait concrétiser quelques-unes de ses dix nominations en Oscars techniques, et que la statuette récompensant le meilleur film d’animation ne devrait pas échapper à Disney/Pixar, qui place trois de ses productions parmi les cinq nominés…

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