
À la télé ce soir : Mariupolis 2
“C’est radical pour donner l’envie de faire pipi. Il nous faudrait des couches-culottes.” On ne se fait jamais au bruit des explosions. A fortiori quand on vit sous les bombes. En 2016, pendant la guerre du Donbass, Mantas Kvedaravicius était allé capter le quotidien des habitants de Marioupol, documentant la vie dans cette cité portuaire. En 2022, suite à l’invasion russe, le documentariste anthropologue a décidé d’y retourner avec pour but de retrouver les civils qu’il avait filmés à l’époque. Quand ils ne récupèrent pas les générateurs et les batteries des voitures des morts au milieu des corps et ne balayent pas leur cour encore et encore (alors que les bombardements continuent au loin mais pas si loin et que les rues sont jonchées de décombres), ils marchent sur ce qu’il reste de leurs maisons. Ils montrent leurs ruines et leurs perruches mortes. Sous les sifflements, les grondements et les détonations, dans des paysages dévastés d’où jaillit la fumée, ils prient. Ils se demandent si plus le pouvoir est honnête plus on vit mal. Ils racontent le propriétaire d’à côté propulsé sur le toit de la maison, où il reste pendant trois jours et qu’on évacue à l’aide d’une brouette pour le ramener dans son jardin. Le Lituanien Mantas Kvedaravicius ayant été tué par les forces russes le 30 mars alors qu’il tentait de quitter la ville, c’est sa compagne qui a sauvé ses images et sa monteuse qui les a assemblées. Un film terrifiant qui met les nerfs et l’espoir à rude épreuve.
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Documentaire de Mantas Kvedaravicius. À voir ce lundi à 00h35 sur Arte.
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