Nos choix télé de la semaine

© S. Taylor/P. Hitchcock O’Connell

Docu, film ou séries… Voici notre sélection de programmes télé entre le 6 et le 12 janvier 2024.

Fenêtre sur cour

Dimanche 7 janvier à 21 h sur Arte.

Thriller d’Alfred Hitchcock. Avec James Stewart, Grace Kelly, Wendell Corey. 1954.

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Comme le spectateur de cinéma, le personnage principal de Fenêtre sur cour, l’un des plus grands et indiscutables chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock, se trouve en situation de sous-motricité et de sur-perception, ce qui encourage bien évidemment son voyeurisme et sa pulsion scopique. Jeff (James Stewart), en effet, se voit immobilisé dans un fauteuil roulant après s’être cassé une jambe au cours d’un reportage photo. À travers la fenêtre-écran de son appartement de Greenwich Village, il passe ses journées à observer de manière obsessionnelle le comportement de ses voisins dans l’immeuble d’en face. Bientôt, il soupçonne l’un deux d’avoir tué sa femme… D’une redoutable précision de découpage, ce génial métafilm excelle aussi bien dans le registre de l’angoisse que dans celui de l’humour noir ou de la sensualité, portée à sa quintessence par le couple formé par James Stewart et Grace Kelly. Dans la foulée, Arte diffuse un documentaire consacré à cette dernière, Grace face à son destin. – N.C.

Triades, la mafia chinoise à la conquête du monde

Mardi 9 janvier à 21 h sur Arte.

Série documentaire d’Antoine Vitkine.

© yami 2

Elles ont fait chuter le dernier empire et compté dans leurs rangs le fondateur de la Chine moderne. Elles gangrènent la société, inondent les grandes villes occidentales de drogues mortelles et défient les pouvoirs quand elles ne les impliquent pas dans leurs magouilles. Elles, ce sont les triades. Les plus puissantes associations criminelles au monde. Les organisations qui constituent la mafia chinoise. Trafic de stupéfiants et d’êtres humains, blanchiment d’argent, jeux illégaux, contrefaçons, cybercriminalité et délinquance financière… Les triades sont de tous les mauvais coups. En trois épisodes d’une heure, fouillés et esthétiquement soignés, Antoine Vitkine lève le voile sur quatre d’entre elles, et non des moindres. Il commence par remonter le cours de l’Histoire jusqu’au XVIIe siècle. “Triade” est le nom que l’on donnait jadis aux organisations secrètes qui combattaient la dynastie mandchoue des Qing. Au fil du temps, elles se sont peu à peu emparées des activités criminelles les plus lucratives avant de mettre leur richesse au service du mouvement nationaliste au début du siècle dernier.

Leur influence sur la géopolitique et l’économie mondiale n’a cessé de croître au fil du temps. “En dépit de leurs activités illégales, les triades revendiquent une légitimité à la fois historique et religieuse, héritée d’un vieil ancrage dans le monde chinois, explique le réalisateur. Le premier président de la République en 1912 était membre d’une triade. Ça traduit une porosité peut-être plus grande qu’ailleurs entre ces mafias et la société. L’affiliation au groupe constitue donc un gage de puissance et de réussite, voire de respectabilité.”

Des policiers, des victimes, des experts, des sociologues et un repenti se succèdent au parloir. Mais on croise aussi des membres de triades qui semblent tout droit sortis d’un John Woo (vous découvrirez les liens qui unissent la mafia et le cinéma). Il y a “La Clope”, qui a rejoint Bambou Uni à 15 ans. “Loup Blanc”, qui a dû payer 100 dollars pour avoir poignardé un flic (une idée du sentiment d’impunité). “Le Vaurien”, qui a fui la misère de la Chine communiste. Ou encore “Le Cogneur”, qui protégeait le trafic. “Il y a plusieurs types de gangsters. Les gominés qui s’habillent en marque de luxe et soignent leur look. Et les durs à cuire.”

Vitkine se promène de Taïwan à Hong Kong en passant par Macao… Il explique comment l’influence des triades s’est étendue en Amérique du Nord dès le XIXe siècle. Même le parrain des parrains d’une des plus influentes organisations criminelles de Taïwan, le tyran de fer, a accepté de raconter son histoire et ses projets. Seule condition: ne pas parler d’activités criminelles qui pourraient lui valoir des ennuis avec la justice. À voir… – J.B.

Everything Will Change: il était une fois 2054

Mercredi 10 janvier à 23 h 35 sur Arte.

Docufiction de Marten Persiel.

© Flare Film

L’espèce humaine va droit dans le mur et plutôt que de ralentir, elle continue d’appuyer sur le champignon. Comment réellement interpeler sur l’état de la planète? Comment réveiller la population et faire en sorte qu’elle réagisse, joigne le geste à la parole, se décide enfin à passer à l’action? Everything Will Change pose la question en jouant la carte du docufiction et de l’anticipation. Marten Persiel a construit un film catastrophe du futur avec des images bien réelles d’aujourd’hui. Et des constats qui le sont eux aussi. Il était une fois 2054 raconte une ère de ténèbres qui n’a jamais existé. Trois jeunes gens nés après la disparition de la plupart des animaux, des forêts et des océans découvrent le monde d’avant. La vitesse à laquelle on disparaît mais aussi celle à laquelle on oublie. “Nous avons cessé de faire partie de la nature dès l’invention du feu et du langage, note un spécialiste. Aucun animal au monde n’est capable de détruire la nature comme nous le faisons.” Fable dystopique plantée dans un décor uniformément rouge qui se résume à d’interminables étendues désertiques parsemées d’éoliennes et de serres en plastique, Everything Will Change se projette et revient sur une époque (la nôtre) durant laquelle les espèces disparaissaient mille fois plus vite qu’elles ne l’auraient dû. Et où un million d’entre elles étaient menacées si on ne changeait pas nos comportements et nos habitudes. Ces chiffres sont de l’ONU… – J.B.

Twisted Metal

Jeudi 11 janvier à 20 h 30 sur Be 1.

Série créée par Michael Jonathan Smith. Avec Anthony Mackie, Stephanie Beatriz, Joe Seanoa.

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Transposer en série un vieux jeu Playstation, un tournoi défouloir de bolides destructeurs dans un monde dévasté, avec en son cœur un clown fou à lier emblématique… Il ne fallait pas s’attendre à un résultat léché façon Last of Us. Dans le sillage des adaptations récentes du monde du gaming, Twisted Metal ne fait aucun mystère de ses ambitions esthétiques et narratives: n’en avoir aucune. Et cette sincérité n’est pas sans vertu. Au prix d’une altération majeure du pitch d’origine, la série suit la mission de John Doe, livreur amnésique et distributeur de blagues à travers la désolation d’une Amérique effondrée, pour déposer un mystérieux colis auprès de mystérieux récipiendaires. En chemin, un tas de maraudeurs dangereux et de figures loufoques de l’autorité l’attendent de pied ferme. Twisted Metal enquille les punchlines, les personnages cartoonesques et les explosions de références à ses influences notoires: Mad Max -et la plupart des productions post-apocalyptiques des années 80 ayant la route pour colonne vertébrale- et Deadpool pour la logorrhée -Rhett Reese et Paul Wernick, les producteurs de la série, ont été scénaristes pour les films du vengeur mutant immortel et bavard. Basse du front, la série ne s’embarrasse pas de hauteur de vue, de discours politique, de conjectures sur le sens de l’existence ou les causes systémiques de l’effondrement. Seules comptent la lutte des carcasses, les vannes qui fertilisent le bitume et la jouissance aussi immédiate que furtive d’un divertissement idéal pour la gueule de bois. – N.B.

Mystery Road: Les origines (Saison 3)

Jeudi 11 janvier à 20 h 55 sur Arte.

Série créée par Dylan River. Avec Mark Coles Smith, Tuuli Narkle, Toby Leonard Moore.

© Bunya Productions/All3Media International

Après les films Mystery Road et Goldstone, suivis de deux saisons brillantes de leur version série, les enquêtes de Jay Swan font un demi-tour temporel. Retour sur la jeunesse de l’inspecteur aborigène taciturne, tout juste muté dans son recoin natal et reculé d’Australie et déjà aux prises avec les fractures d’un passé colonial. Alors qu’il se retrouve confronté aux braquages d’un gang masqué, l’assistante juridique de la ville, Anousha, exhume un dossier qui ramène quelques vieux fantômes et Jay Swan sur une piste noueuse, celle d’un passé de domination qui continue de lacérer le présent. Situé au cœur de l’Outback, cette variation sur le western, la mémoire et l’héritage brille au travers d’une poussière omniprésente. Mystery Road aurait pu se contenter d’enfiler les images empreintes de mythologie de la route et des grands espaces pour donner de l’épaisseur et du mystère à ses intrigues. Elle les utilise avec parcimonie, quittant les pistes trop évidentes pour se concentrer sur les questions intimes (la rencontre de Swan avec sa femme) et surtout de loyauté, qui rouvrent les cicatrices mal cautérisées de Jack et Sputty, le père et le frère de Swan. Ce retour aux origines de l’ombrageux enquêteur, incarné par un jeune et prometteur Mark Coles Smith, opère des fouilles acharnées pour redonner du sens aux notions de justice et de vérité. – N.B.

Planète rap

Jeudi 11 janvier à 21 h sur France 4.

Émission présentée par Fred Musa.

Fred Musa © Nathalie Guyon/FTV

Véritable institution lancée sur les ondes de Skyrock en 1996 et animée par Fred Musa, Planète rap, qui réunit des centaines de milliers d’auditeurs, aura désormais droit à sa déclinaison télé. En janvier 2006, l’émission avait une première fois été adaptée au petit écran et ça se passait déjà sur France 4. Mais la diffusion avait été interrompue le 8 décembre 2007 pour intégrer la grille de France Ô avant de disparaître. Extrêmement populaire chez les moins de 25 ans, le programme était visible en vidéo sur l’appli de Skyrock et sur YouTube ces derniers temps. Il ne s’agira plus désormais d’une captation sèche mais d’une adaptation pensée pour la télé. Elle invitera à revivre les meilleurs moments de la semaine à travers un dispositif qu’elle dit optimisé et innovant. La séquence Planète culte proposera un retour en images sur les moments mythiques qui ont forgé la légende, tandis que d’autres déchiffreront les codes du rap et partiront en immersion avec les invités. Le premier numéro est consacré à la chanteuse Ronisia. – J.B.

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