Critique | Séries/Télé

3 Body Problem: le blockbuster Netflix vaut-il le détour?

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3 Body Problem, de l’esbroufe et/ou du fond?
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Titre - 3 Body Problem

Genre - Science-fiction

Réalisateur-trice - Créé par David Benioff, D. B. Weiss et Alexander Woo

Quand et où - Disponible sur Netflix

Casting - Benedict Wong, Jess Hong, Jovan Adepo.

Nicolas Bogaerts Journaliste

Le duo derrière Game of Thrones adapte 3 Body Problem, le best-seller de Liu Cixin. Au menu: gaming millénariste, multivers et science du 3e type.

La série pour laquelle Netflix a débauché David Benioff et D. B. Weiss, cinquième adaptation de l’œuvre culte du romancier chinois Liu Cixin, démarre sur une scène qui rappellera aux oublieux le goût des faiseurs et défaiseurs de rois de Game of Thrones pour les exécutions sanglantes. Ici, le tabassage collectif et en place publique d’un physicien universitaire, en pleine révolution culturelle chinoise, qui finit en mort accidentelle à coups de tatane. Scène insoutenable et implacable, se déroulant sous les yeux de la fille du condamné, que l’on retrouvera plus tard dans une quête de petit poucet vengeur qui n’est pas sans rappeler celle que mena Arya Stark en son temps.

Mais plus que la violence du sort auquel le scientifique est livré, c’est son renoncement, son abandon à la mort qui sidère. Il y a dans son ultime regard sur le monde et ses semblables l’idée que ni l’un ni les autres ne méritent d’être sauvés. Et pourtant, il s’agit bien de cela durant les huit épisodes de 3 Body Problem: un récit millénariste, pré-apocalyptique, eschatologique qui questionne en mode à quoi bon le statut de la science dans un monde qui, en présence de sa fin imminente, cède aux émotions collectives, à l’hubris, au délire du contrôle.

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Compte à rebours

Au cœur de la série, une suite de tragédies frappe, dans des lieux et des époques distinctes, des spécialistes émérites de la physique et de la cosmologie. Mises à mort téléguidées ou suicides? Un inspecteur monomaniaque (Benedict Wong, déroutant) enquête. Quand leur mentor connaît le même sort, un groupe de petits génies de la physique se mue en club des cinq. Un casque de réalité virtuelle leur ouvre les portes d’un monde où l’avenir de l’humanité est en jeu, et où la science doit venir à bout d’une fin certaine. Il est question en outre de comptes à rebours imprimés dans la rétine, qui se coupent quand les personnes concernées renoncent à toute activité scientifique; mais aussi d’amis imaginaires, d’une puissance extraterrestre menaçant de s’abattre sur Terre, d’une autre puissance -l’argent- qui tire quelques ficelles et aussi quelques data; de multivers et de voyage interstellaire.

Dans sa recherche d’épate, 3 Body Problem glisse très vite (trop peut-être) d’une séquence à l’autre, d’un enjeu à l’autre, et laisse peu de temps à ses personnages pour montrer leur profondeur et leurs conflits internes -ils n’en sont pas dépourvus. La série fourmille de bonnes idées visuelles et d’intelligence, souffre de quelques lacunes scénaristiques et réunit un casting pléthorique au goût de reviens-y (John Bradley, Jonathan Pryce, Liam Cunningham tous ex-GoT) pour poser une question cruciale: l’humanité mérite-t-elle d’être sauvée?

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