Vivonne

Vu l’état dans lequel il est, il n’y a plus que la poésie qui puisse encore sauver le monde, se dit en substance l’éditeur Alexandre Garnier alors qu’il regarde Paris se noyer littéralement sous ses fenêtres. Non seulement la catastrophe climatique est désormais une réalité, mais elle s’ajoute à l’apocalypse politique qui dissous petit à petit la France, l’Europe et le monde, entre la balkanisation climatique, les Dingues (c’est leur nom) qui gouvernent, les haters de tout poil qui ont fini par sortir des réseaux pour se déchirer en vrai, et la Grande Panne qui menace. Il ne reste plus rien à sauver, si ce n’est la poésie, et surtout le poète Adrien Vivonne, à qui Garnier en doit une. Il se met en tête de retrouver l’auteur, disparu en 2008, de poèmes élégiaques qui semblent avoir un effet presque magique sur les rares qui peuvent encore les lire; comme une promesse d’un ailleurs, enfin plus apaisé… Jérôme Leroy, auteur fertile qui s’amuse autant qu’il angoisse, brouille ici toutes les pistes des genres (anticipation, roman politique, polar, récit élégiaque…) pour lancer un cri d’amour à la littérature et aux gens de bonne volonté, le tout en inventant un poète et des récits dans le récit plus vrais que nature. La bibliographie de Vivonne clôt même ce livre inclassable et haletant.

De Jérôme Leroy, éditions La Table Ronde, 416 pages.

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