Unknown Mortal Orchestra

© National

V

Tout dans la vie est question de timing. Pas nécessairement d’être au bon endroit au bon moment. Juste qu’il détermine ce qui nous arrive et les possibilités offertes. Ce qu’on fait. Et définitivement aussi ce qu’on est. Au début de la pandémie, Ruban Nielson avait invité son frère Kodi, toujours en Nouvelle-Zélande, à le rejoindre du côté de Palm Springs pour l’aider à enregistrer son cinquième album. Rattrapé par la grave maladie d’un oncle qui bouscula son rapport à la mort, Nielson mit la musique de côté pour s’occuper des affaires familiales. Il retrouva son frangin au mariage d’un cousin à Hawaï avant de retourner en sa compagnie aux États-Unis pour fabriquer ce disque en compagnie de son père Chris Nielson (saxophone/flute) et de son fidèle compagnon de route au sein d’Unknown Mortal Orchestra, Jake Portrait. Ce qui, pensait-il, l’avait détourné de son travail s’y était en fait inscrit. D’autant que la région de Palm Springs, son ciel bleu, ses bars de plage et ses piscines d’hôtels lui rappelaient son enfance, quand il suivait dans le Pacifique et en Asie ses parents qui bossaient dans l’industrie du divertissement. Ruban prit ainsi conscience de l’hédonisme qu’il avait glamourisé et de la face plus sombre de leur style de vie. Premier album d’UMO en pratiquement cinq ans, V est aussi son meilleur disque depuis longtemps. Une collection de chansons qui sentent bon la Californie, sa lumière, son euphorie mais aussi l’envers du décor. Une certaine forme de désespoir, de solitude. Influencé par la pop weirdo, la musique hapa-haole hawaïenne, les classic hits et le West Coast AOR (un format FM créé aux USA dans les années 70), ce disque au gentil psychédélisme réconcilie avec la musique de Nielson mais n’avait pas besoin de voir double.

Distribué par JagJaguwar/Konkurrent.

***1/2

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content