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Sylvain Chantal se la coule douce sur une péniche du côté de Nantes où il écrit des livres (le fendard Fièvre de cheval), quand il ne se dispute pas avec un canard oublieux. Lorsque sa grand-mère lui apprend que son oncle Francesco était le chauffeur-confident d’Haïlé Sélassié, son sang ne fait qu’un tour: “Chauffeur du négus, Mémé tu rigoles?” Que nenni! 1927, le gouvernement italien décide d’offrir une Fiat 3000 (un tank) au prince héritier d’Éthiopie et envoie l’arrière-grand-oncle, Francesco de Martini, surnommé “Turco” (le Turc). Et paf, un nouveau roman sur les bras! Caracolant entre Beyrouth et l’Italie, dépiautant les anecdotes familiales, retraçant le destin rocambolesque du glorieux aïeul, Chantal brosse le portrait d’un James Bond d’un autre temps… Du moins, il essaie: “Bon, là il faut s’accrocher car il va y avoir des Antonio et des Francesco à toutes les lignes et ce ne seront pas les mêmes à chaque fois.” Face à la forme particulière de cet exercice littéraire, comme empêché, Chantal se cabre, tire à la ligne, picore sur Google, écoute un disque de BRNS, taquine la muse -laquelle est souvent sur répondeur. Gouailleur et tire-au-flanc, ce capharnaüm sympathique s’égare parfois entre calembours et calembredaines, ça se terminera qu’on va sauter des pages. Pas faux.

De Sylvain Chantal, éditions Le Dilettante, 224 pages.

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