Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Move on up. Brièvement considérés comme les Beatles de Birmingham, les membres de The Move font l’objet d’un luxueux coffret. Flash-back.

« Anthology 1966-1972 »

Distribué par Pias.

N ous n’avons pas terminé le boulot. The Move est l’un des plus grands mythes et cultes de tous les temps parce qu’il s’est séparé avant de se faire trop de mal.  » Voilà comment Carl Wayne, son chanteur, résume l’un des plus injustement cachés trésors de l’histoire du rock. » Liverpool today, Birmingham tomorrow. » Le slogan résume plutôt bien la situation en 1965. Epoque à laquelle la capitale des Midlands et le Brum Beat commencent à prendre le pas sur la ville des Beatles et le Mersey Sound. Birmingham, c’est le repère des Moody Blues, du Spencer Davis Group. Et plus tard, de Black Sabbath et de Led Zeppelin. C’est aussi le bled de The Move.

The Move se forme spontanément en 1966 sur la scène du minuscule Cedar Club. Un endroit où les musiciens de la ville se retrouvent régulièrement pour improviser et terminer la nuit. Le clownes-que Roy Wood s’acoquine d’un employé d’assurance, le chanteur Carl Wayne, et de la section rythmique de son groupe les Vikings: le bassiste Ace Kefford et le batteur Bev Bevan. Ils seront rapidement rejoints par la guitariste Trevor Burton et pris en main par Tony Secunda, l’un des managers les plus controversés d’Angleterre. Grande source d’inspiration pour Malcolm McLaren et ses Sex Pistols, il pousse The Move à accentuer ses excentricités et provocations. Sous ses ordres, le quintet va, dès 1966, mettre le souk à Londres et au Marquee Club. Lors de leurs chaotiques prestations, les cinq lads de Birmingham, habillés comme des malfrats, invitent des strip-teaseuses, brûlent le portrait du Premier ministre Harold Wilson et démolissent à coups de hache et de marteau des écrans de télé, quand il ne s’agit pas d’une voiture.

Dualité

Le premier album des zozos, The Move, sort en 1968. Emmené par Flowers in the rain, leur Penny Lane, ce disque appartient au panthéon de la pop anglaise. Yellow Rainbow, Fire Brigade, Kilroy was here et Useless Information, pour ne citer qu’eux, dévoilent un sens inné de la mélodie qui colle aux neurones comme les chewing-gums aux bancs d’école. Trop beau pour être vrai. Le groupe anglais très vite se cherche. Comme tiraillé… Auteur de pop songs irrésistibles dignes des Beatles et des Beach Boys, The Move s’est aussi adonné à un blues banal, un rock dissonant. Une dualité forcément présente dans ce luxueux quadruple coffret. Une anthologie de 3 heures, 62 morceaux. Composée de singles, b-sides, démos et de chansons captées sur scène. Le deuxième disque de ce plantureux recueil est d’ailleurs le fruit de deux concerts au Marquee en 1968. Deux concerts qui laissent entrevoir un groupe camé… léon. Le temps est venu d’apprivoiser la bête.

www.themoveonline.com

Julien Broquet

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