LE JEUNE ACTEUR AMÉRICAIN JAMES FRANCO EST LA FIGURE DE PROUE D’UNE RENTRÉE OÙ IL PASSE DE LA PLANÈTE DES SINGES À CELLE DE LA BEAT GENERATION AVEC UNE CONFONDANTE AISANCE.

Il incarne, dans Rise Of The Planet Of The Apes, le scientifique dont les travaux mènent involontairement à l’avènement de singes hyper intelligents, qui vont dominer le monde après la chute de l’humanité. Bientôt, on le verra dans Howl dans le rôle du poète Allen Ginsberg, chantre subversif d’une poésie libérée des tabous dans les années 50. A 33 ans, James Franco s’affirme comme un des comédiens les plus intéressants… et polyvalents de sa génération. On a vu le natif de Californie briller en alpiniste pris au piège dans 127 Hours, mais aussi et auparavant en ami/ennemi de Spider-Man, et en jeune homosexuel dans Milk, toujours aussi intense et crédible dans des rôles on ne peut plus différents.

Avide d’expériences, mais aussi de savoir, Franco a repris à New York des études de cinéma (en réalisation) et de littérature (écriture de fiction et poésie).  » J’avais terminé ma licence en littérature à UCLA avant de commencer une carrière d’acteur, explique-t-il, et après quelques années j’ai pris conscience de ce qu’était ce métier. Le cinéma est un médium de réalisateur, la part créative réservée aux comédiens est limitée, même si c’est leur nom qui est en grand sur les affiches, et qu’ils sont généralement mieux payés que le metteur en scène… J’accepte ça, ça me va d’apporter ma petite touche au résultat final. Mais j’ai ressenti le besoin de retourner aux études pour acquérir les connaissances qui me permettront de prendre une part plus importante, en écrivant et en réalisant moi-même. Ce que je fais maintenant depuis quelques années, avec des courts métrages (souvent inspirés par des poèmes) et des documentaires.  »

Tout cela fut bien utile à James pour son interprétation d’Allen Ginsberg dans Howl.  » J’écris de la poésie moi-même, j’ai étudié à l’UCLA dans une section où Ginsberg avait lui-même enseigné. Ces coïncidences étaient bienvenues. Et puis j’avais lu, à 15 ou 16 ans, le poème dont le film évoque l’écriture et le scandale causé par sa diffusion (pour cause d’homosexualité affichée radicalement, avec des mots parfois très crus), j’étais donc familier de l’£uvre. J’aime bien marcher dans New York, aussi, ce qui m’est également venu bien à point, car les rythmes de Ginsberg viennent entre autres de là… »

L’art pour inspiration

Dans sa jeunesse, c’est surtout Jack Kerouac que lisait James Franco. Lequel aurait beaucoup aimé jouer dans le film adapté par Walter Salles de son livre culte, On The Road.  » Cela fait des décennies que ce projet existe, mais il semblait très difficile à concrétiser, précise-t-il. S’il m’avait vu en Kerouac, ou en Cassady, je n’aurais pas hésité une seconde! Comment ne pas être attiré par la liberté qu’incarne Kerouac, son goût de faire toujours plus d’expériences nouvelles, d’aller au-delà des conventions? » L’acteur ne cache pas que peu de rôles, parmi ceux qui lui sont proposés, possèdent  » l’étoffe propre à susciter un désir fervent« . Mais il ne boude pas son plaisir à  » jouer le jeu, avec tout le sérieux que les enfants mettent à jouer » . Parmi ses héros de jeunesse, côté cinéma, figurent évidemment James Dean, Marlon Brando, Montgomery Clift, eux-mêmes marqués par  » cette rébellion, cette aspiration à un style de vie différent, libéré« , qu’appelaient les écrivains de la beat generation.

 » Mes films préférés sont les films sur les artistes, et sur la création, sur le combat qu’elle suppose pour sortir de soi et sur la manière de donner forme à ce qui peut en jaillir. » Franco exalte  » ce pouvoir qu’a l’artiste, le vrai, d’inspirer les autres, de leur faire voir la vie sous des angles qu’ils n’auraient pas même imaginé sans être confrontés à l’£uvre. Ce pouvoir-là est positif, il enrichit. C’est pourquoi l’art m’intéresse beaucoup plus que la politique…« . L’image d’intellectuel, de type sérieux, que beaucoup ont de lui dans l’industrie du cinéma, n’étonne guère l’acteur, qui n’en déclare pas moins  » adorer la comédie, et espérer qu’on lui propose plus de rôles dans des films drôles, ces derniers étant peut-être les plus difficiles à réussir, vu le nombre très faible d’entre eux qui s’avèrent réellement, irrésistiblement, hilarants…  »

James Franco prend un malin plaisir à multiplier les « cameos », de courtes apparitions parfois non créditées au générique comme celle qu’il vient de faire, en patron de boîte de nuit, dans The Green Hornet, ou celle, un peu plus conséquente, en amant de Julia Roberts dans Eat Pray Love.  » Je ne vais même pas voir certains d’entre eux, ironise-t-il, mais je suis un spectateur exigeant. Si je ne tournais que dans des films que j’ai envie de voir, je raterais bien des occasions de m’amuser…  »

HOWL, DE ROB EPSTEIN ET JEFFREY FRIEDMAN. AVEC JAMES FRANCO, MARY-LOUISE PARKER, JOHN HAMM. SORTIE: 14/09.

RENCONTRE LOUIS DANVERS

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