Que Star Wars ait été constitutif de l’ADN de plusieurs générations de spectateurs, voilà qui relève de l’euphémisme, tant la saga créée par George Lucas en 1977, et articulée ensuite en deux trilogies, a su imprégner l’imaginaire contemporain, générant des cohortes de fans (comme des recettes en proportion) pour s’ériger en jalon de la pop culture. C’est dire si l’annonce, le 30 octobre 2012, du rachat de Lucasfilm par Disney, et du lancement, dans la foulée, d’une nouvelle série de films, devait faire l’effet d’une bombe. Suite présumée du Retour du Jedi, l’opus 7, confié à J.J. Abrams, un choix a priori judicieux, a ainsi fait l’objet d’innombrables spéculations -un mouvement qui devrait aller crescendo jusqu’au 18 décembre… 2015, date de la sortie américaine du film.

Dans l’intervalle, les aficionados se reporteront avec bonheur sur l’exposition Star Wars Identities, qui joue les prolongations jusqu’au 5 octobre prochain à la Cité du cinéma installée par Luc Besson à Saint-Denis, dans la banlieue parisienne. Déployée sur deux plateaux de tournage, la manifestation présente un intérêt double: dévoiler quelque 200 pièces originales issues des archives de Lucas Arts Museum, mais aussi proposer au visiteur une quête identitaire interactive. Soit, en l’occurrence, un parcours en dix étapes permettant à tout un chacun d’établir son profil de héros de La Guerre des étoiles -et voilà comment l’on se retrouve, inopinément, sous les traits d’un trandoshan mâle, « modérément sensible à la Force », parmi d’autres caractéristiques.

Si l’exposition trouve là une extension ludique heureuse, le parcours proposé s’avère, pour sa part, résolument pertinent qui décline la notion de la construction de l’identité suivant trois thèmes majeurs -origines, influences et choix-, tout en invitant à une plongée au coeur même de la saga. A cet effet, la sélection de pièces rassemblées pour l’occasion ne manque pas d’impressionner, qui couvre l’ensemble de l’épopée à grand renfort de maquettes, costumes, accessoires et autres croquis; une collection imposante ajoutant aux pièces obligées (les effigies des R2-D2, C-3PO, Darth Vador…) quelques authentiques raretés -postulat affirmé dès la première vitrine avec un casque de clone trooper n’existant plus qu’à quatre exemplaires ou, plus loin, avec Ponda Baba, l’un des rares artefacts subsistant de la scène de la cantina du film originel. Partant, et tout en s’insinuant dans les fondements même du Space Opera, dont elle restitue en quelque sorte la généalogie en même temps que les tenants et aboutissants, l’exposition permet aussi d’apprécier le processus créatif à l’oeuvre. Et cela, qu’il s’agisse du concept et du développement graphique de divers personnages, ou de l’apport fondamental de l’illustrateur Ralph McQuarrie, sollicité par George Lucas dès l’entame de l’aventure. De toute beauté, ses dessins donnent au voyage un tour singulièrement fascinant, achevant d’en faire un must…

STAR WARS IDENTITIES, JUSQU’AU 5 OCTOBRE, À LA CITÉ DU CINÉMA DE SAINT-DENIS.

WWW.STARWARSIDENTITIES.FR

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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