MF Tomlinson ****

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We Are Still Wild Horses

Né à Brisbane, installé à Londres, Michael Francis Tomlinson est l’un des singer-songwriters les plus intéressants et singuliers à avoir pointé le bout de son nez ces dernières années. À avoir, pour tout dire, émergé pendant la pandémie. À être sorti de l’ennui, de l’isolement, de la vie au ralenti. Tirant le portrait d’un monde dans la tourmente en soulignant l’incroyable capacité de l’être humain à s’adapter, à survivre, à créer du lien au delà des tensions mentales personnelles et du contexte politique. Deux ans après Strange Time, dont il est en quelque sorte le disque miroir, un autre journal de l’année de la peste pour paraphraser Daniel Defoe, MF Tomlinson est de retour avec We Are Still Wild Horses. Quatre chansons pour raconter l’année qui a suivi celle où le monde a changé. Une nécessité pour sortir de la profonde tristesse dans laquelle il était plongé. De part et d’autre de ce disque, dit Michael Francis, il y a un abysse. L’un étant l’obscurité et l’autre l’inconnu. Un imprévisible qu’il remplit d’étoiles. Il y a du Adam Green et du Stephen Malkmus dans la voix et dans les intonations de cet artiste qui écrit des chansons et se fout de savoir si on les aime. C’est que le bonhomme est plutôt du genre introspectif et que l’expérience humaine est de toutes façons universelle. Tour à tour crooner folk (A Cloud), rockeur psychédélique (la deuxième partie de Winter Time Blues) et paysagiste sonore (les 21 minutes de la chanson titre, qui lui ont demandé beaucoup d’efforts et l’ont énormément fait pleurer), mais toujours esthète, Tomlinson laisse entrevoir l’étendue de prometteuses possibilités. Tant qu’il ne vire pas new age à la Sufjan Stevens…

Distribué par PRAH Recordings.

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