L’été où tout a fondu

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Publié pour la première fois en français en 2019 aux éditions Joëlle Losfeld et rapidement retiré de la vente pour de sombres histoires de droits, L’été où tout a fondu est le premier roman de l’autrice de Betty. Auréolé d’un succès foudroyant récompensé par sept prix littéraires dans les pays francophones, Betty révélait une romancière hors normes à l’imaginaire incroyablement riche et poétique tutoyant parfois le sublime. Le postulat de départ de L’été où tout a fondu est aussi atypique qu’original. L’été 1984 dans un Ohio caniculaire, le procureur Autopsy Bliss publie une petite annonce invitant le diable à venir lui rendre visite dans la ville fictionnelle de Breathed. Le lendemain de la publication, le fils d’Autopsy rencontre un jeune Afro-Américain aux yeux “d’un vert intense” qui se présente comme le diable en personne. L’arrivée de l’adolescent dans la famille Bliss va coïncider avec une série d’événements bizarres et mettre à mal l’harmonie toute relative de la communauté à l’heure où le mercure fait exploser le thermomètre. Si on y retrouve des thèmes chers à Tiffany McDaniel comme l’intolérance crasse et le racisme, L’été où tout a fondu -dont chaque chapitre débute par une citation de Milton- s’apparente à un conte aux allures de roman initiatique. Magnifiquement servi par la traduction brillante de François Happe, le récit peut se lire aussi comme une version hardcore de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee.

De Tiffany McDaniel, éditions Gallmeister, traduit de l’anglais (États-Unis) par François Happe, 480 pages.

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