Il fait bon être un has-been, un ringard, un raté, à la télé. Les séries qui mettent en scène des ploucs cartonnent. Et leurs héros sont des idoles… Tout fout le camp.

Signe des temps? La télé ne nous culpabilise plus (trop) de ne pas savoir fabriquer de bombe avec une pomme de pin, de ne pas être assez souple pour asséner un coup de pied retourné au méchant voleur de sacs, de ne pas avoir les lèvres suffisamment pulpeuses pour se tailler une carrière dans le monde de la pub à coups de baisers… Bien entendu, il y aura toujours un Michael Scofield ingénieur-ingénieux tatoué pour nous rappeler qu’il y a plus malins que nous. Mais les séries qui ont la cote en ce moment mettent en scène des tocards, la main dans le pantalon, le doigt dans le nez, la canette calée dans le pli du ventre. On les adore, on a envie de scander  » Yeah, man » à chacune de leurs répliques.

CANAPéLAND

Au royaume des loosers télégéniques, Homer Simpson est roi. De mémoire de télévore, il est le premier à avoir rendue ultra-cool la platitude la plus complète. Père de famille complètement beauf, pas spécialement honnête ni généreux, il jouit pourtant d’un capital sympathie assez hallucinant. Il a d’ailleurs complètement volé la vedette à son fils Bart dans le dessin animé. Les produits dérivés des Simpson, siglé Homer-sans-complexes, s’affichent eux aussi sans complexe.

Les loosers font rire. Essentiellement parce que leurs défauts sont hypertrophiés à l’écran. Sinon ils nous feraient un peu trop penser aux nôtres et du coup, seraient tout de suite plus déprimants.

Al Bundy, de Mariés, deux enfants, était l’un des premiers Homer de chair et de sang à avoir percé à la télévision (1987). Ce quadra n’était heureux que dans son canapé, exaspéré par sa famille à l’allure très « Groseille ». Hilarant.

Derniers gros nazes en date à faire parler d’eux sur la petite lucarne: les « héros » de la série Flight of the Conchords (un ovni qui atterrira sur Be Séries le 8 avril à 21h). Deux musiciens néo-zélandais qui tentent de faire leur trou à New York, sortes de Beavis et Butt-Head chantants. Complètement abrutis et eux, presque insupportables. On remarquera qu’au rayon de la « loose », les séries qu’on consomme sont presque exclusivement américaines. Et presque toujours masculines, si on oublie quelques moches et maladroites Betty et Lisa. On en tirera les conclusions que l’on voudra.

http://www.conchords.co.nz, pour retrouver l’£uvre de Flight of the Conchords, puisqu’il s’agit, à la base, d’un vrai groupe.

TEXTE MYRIAM LEROY

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