Financial times

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Quand un terrible événement comme la crise du rouble, le 11 septembre ou l’attentat de Londres se produit, c’est bon pour nous les traders. La volatilité est notre amie. Si les marchés sont stables, on ne peut pas gagner beaucoup d’argent.Dès les premières minutes du premier volet, le ton est donné. Il est au cynisme. Et pour cause. La passionnante série documentaire en six épisodes de Marije Meerman s’est fixé pour mission de raconter avec pédagogie les rouages et les paradoxes du casino virtuel dans lequel on vit, de décrypter un monde de chiffres. Un monde où il faut être le plus malin ou le plus rapide. Le monde de gens à qui on apprend à acheter bas et à vendre haut, à faire des affaires, à gagner de l’argent sans trop en faire. Le tout dans un système globalisé où le capital rapporte plus que le travail. Nourri par les témoignages effrayants de traders (des mecs qui ont commencé avec les cartes Pokémon parfois) et les éclairages encore plus glaçants d’experts internationaux, Planète finance dissipe le brouillard. Pour commencer, Marije Meerman s’intéresse à la fixation du cours mondial des matières premières. Comprenez le blé, l’or, mais aussi et surtout le pétrole, dont la demande fluctuante conditionne tout. Elle emmène à Cushing, une ville fantôme de l’Oklahoma qui régit notre monde. Elle raconte comment l’or noir a quasiment été relégué au rang de déchet pendant la pandémie, ses détenteurs cherchant à s’en débarrasser à tout prix, quitte à payer des acheteurs pour éviter les coûts de stockage. “On crée de l’argent à partir de bouts de papier qui n’ont aucune valeur. Tout ça n’est qu’une construction qui permet à des gens de s’enrichir, commente un ancien trader.

Très clair, particulièrement didactique, Planète finance se poursuit à un endroit où encore on spécule. Où l’on spécule même cyniquement sur la probabilité qu’un incendie de forêt, une inondation ou un autre sinistre se produise… Le marché des Cat Bonds (ou obligations catastrophes) est né en plein chaos. Une nuit d’automne de 2011, quand l’ouragan Sandy a atteint la côte de New York et a inondé le sud de Manhattan. Panne électrique. Même Wall Street a dû fermer pendant deux jours. Le documentaire explique le fonctionnement de ce marché particulier, cherche les gagnants et les perdants à l’heure du changement climatique. Le troisième volet diffusé ce soir (les trois autres sont disponibles sur Arte.tv) se penche sur le cas des vendeurs à découvert. Une collection qui ne vous réconciliera pas avec le milieu de la finance mais vous permettra assurément de bien mieux le comprendre.

Planète finance ****

Documentaire de Marije Meerman.

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