ALAN LOMAX PRISON SONGS: MURDEROUS HOME / 1947-1948

 » Durant les années 30 et 40, Alan Lomax et son père collectaient déjà la musique des laissés pour compte dans diverses prisons du Texas, d’Alabama et de Virginie. Mais en 47, l’ethno-musicologue et folkloriste retourne seul à Parchman Farm. Un établissement pénitentiaire situé au sud de Memphis où les détenus travaillent comme des esclaves dans des champs de coton. Les chants y sont rythmés par les outils de travail. Les bruits de pelles, de pioches et de haches qui fendent le bois et secouent la terre. Ces enregistrements possèdent un arrière-plan historique et émotionnel extrêmement fort. »

A écouter: au bout de la nuit en sirotant un vieux whisky ou en bêchant le jardin, pour se donner du c£ur à l’ouvrage.

BIOSPHÈRE SUBSTRATA / 1997

 » Avec Biosphère, qui a joué il y a peu au Parc royal de Bruxelles dans le cadre d’une soirée Touch, on parle de musique électronique. Substrata est l’une des pierres angulaires de l’ambient. Biosphère, c’est l’intégration de field recordings dans des nappes électroniques planantes évoquant les grands espaces du Nord -l’artiste est norvégien. Certains ont d’ailleurs parlé d' »arctic ambient » pour caractériser sa musique. Une étiquette qui colle plutôt bien à ces ambiances de paysages désolés. »

A écouter: pour visiter la Scandinavie et le grand Nord de son fauteuil.

CHRIS WATSON WEATHER REPORT / 2003

 » Chris Watson est un ancien membre du groupe punk industriel Cabaret Voltaire. Il s’est reconverti dans le field recording et travaille aujourd’hui pour la BBC. Son album Weather Report a été retenu par le quotidien britannique The Guardian parmi les 1000 disques à écouter avant de mourir. Il est constitué de trois longues plages. Une journée sur les berges de la rivière Mara au Kenya, le passage de l’automne à l’hiver dans une vallée écossaise et le lent mouvement d’un glacier vers la mer en Islande. Ses collectes rappellent celles des voyageurs naturalistes des siècles passés. Il ne s’agit toutefois pas de sons bruts mais d’un travail savamment élaboré. Watson, qui élève le field recording au rang d’art, a présenté un voyage en Antarctique au Musée des sciences naturelles de Bruxelles en octobre 2010. »

A écouter: avec ses gosses en feuilletant le National Geographic ou en regardant Les Carnets du bourlingueur. Quoique…

RICHARD SKELTON LANDINGS / 2009

« Landings est le genre de disque plus facile d’accès et d’écoute. On est dans un cadre folk, éthéré, mélancolique. Une musique basée sur des cordes et une guitare avec un field recording intégré par petites touches pour magnifier les chansons. La folk méditative et nostalgique de Richard Skelton évoque la région où vit le musicien dans le nord de l’Angleterre. Elle est aussi directement liée à la mort de sa femme, Louise, en 2004. »

A écouter: pour pleurer en se croyant seul au monde abandonné dans la brumeuse campagne britannique.

M. & O. NAMBLARD BRAMES (ET AUTRES MOUVEMENTS D’AUTOMNE) / 2012

 » C’est de saison. Enregistré dans les Vosges et en forêt d’Orléans, Brames est comme son nom l’indique un disque entièrement consacré au cri du cerf. Marc et Olivier Namblard utilisent des pièges à sons. Ils observent les déplacements des cerfs dans les bois avant d’installer leurs micros et leurs enregistreurs et de les laisser tourner pendant toute une nuit. Il s’agit vraiment d’un travail de titan. On peut passer des jours sans rien dégoter mais les Namblard parviennent à capter des instants magiques avec leur savoir-faire. »

A écouter: au coin du feu tout en s’imaginant dans une tente au fond des bois. Frissons garantis.

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