Aya ***1/2

© Michigan Films

La mer doit être fâchée contre nous pour venir nous chercher dans nos propres maisons”, dit sa maman. “On est nés dans une ville et toi tu grandis dans les miettes d’un village, poursuit un ancien. Même le cimetière se fait avaler par les flots. Aya vit sur la presqu’île de Lahou, en Côte d’Ivoire, avec sa mère et son petite frère. Le quotidien est rude. Mais l’adolescente dégage une bonne humeur et une insouciance incroyables, profondément attachée qu’elle est à cette petite bande de terre. Cette famille, Simon Coulibaly Gillard en raconte le quotidien. Sans voix off, sans didactisme inutile, mais à travers un procédé mélangeant fiction et documentaire. Dans Aya, tout est véridique et ce sont bien les histoires du village qui sont filmées. Mais le réalisateur belge les fait vivre à son héroïne (jouée par Marie-Josée Degny Kokora) qui en devient la porte-parole. Fabriqué avec ses habitants (jusqu’aux techniciens qu’il a éduqués à la caméra), Aya est un film sensoriel. Un film qui entre en communion avec les éléments. Ces éléments qui rendent la vie si difficile. Aya donne l’impression de toucher le sable et de sentir les odeurs de poisson qui mijotent. Un joli travail qui raconte l’adolescence et les premiers amours en Afrique sur fond de dérèglement climatique.

Docu-fiction de Simon Coulibaly Gillard.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content