À l’ombre de Leone

Lee Van Cleef dans La mort était au rendez-vous. © National

Elephant Films inaugure sa “Vendetta Collezione” avec un brelan de westerns italiens déclinant la vengeance sur tous les modes.

Lancé en 1964 par Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, le western spaghetti devait dicter sa loi pendant une dizaine d’années, rencontrant un succès considérable de l’Europe aux États-Unis avant de mourir de sa belle mort. Si les classiques du genre, et notamment les films des deux Sergio, Leone et Corbucci, sont bien connus des cinéphiles, une bonne partie de cette abondante production est tombée dans l’oubli; autant dire que “La Vendetta Collezione” dédiée par Elephant Films au western italien arrive à point nommé. Trois films sont rassemblés dans cette première fournée, constituant autant de variations autour de thèmes voisins. Tourné en 1966, Mon nom est Pecos, de Maurizio Lucidi, met en scène Pecos (ben tiens), un péon laconique et solitaire débarquant à Houston, où le gang de Joe Kline fait régner la terreur tout en tentant de récupérer le butin d’un hold-up. Il en faut plus pour impressionner Pecos, fine gâchette animée par une soif inextinguible de vengeance, les cadavres s’alignant bientôt suivant un canevas immuable que relèvent d’inévitables démonstrations de sadisme et une solide dose d’humour noir. Pecos reviendra un an plus tard dans Pecos tire ou meurt, du même Lucidi, déclinaison en mode mineur de ses aventures proposée ici en bonus.

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La même année, Giulio Petroni signe La mort était au rendez-vous, western qui s’ouvre alors qu’un enfant assiste, impuissant, au viol et à l’assassinat de ses proches, non sans échapper à l’incendie de leur maison. Quinze ans plus tard, Bill (John Phillip Law) se lance dans une équipée vengeresse, croisant bientôt la route de Ryan (Lee Van Cleef), tout juste sorti de prison et animé d’intentions voisines. Adoptant une construction classique, le film revisite avec un incontestable bonheur les figures imposées du genre sur une partition de l’incontournable Ennio Morricone, les compositions de Law et de l’impérial Van Cleef achevant d’en faire un plaisir délectable. Cinq ans plus tard, en 1972, le déclin du western spaghetti est déjà bel et bien amorcé, comme en atteste Le Grand Duel, signé par Giancarlo Santi, ex-assistant de Leone. Lee Van Cleef, encore lui, y incarne Clayton, un shérif protégeant Philip Vermeer (Alberto Dentice, brushing à la Bee Gees), un meurtrier présumé poursuivi par une meute de chasseurs de primes à la solde des trois frères Saxon. Une intrigue secondaire dans un film tenant presque de la pochade burlesque, même si y sévit une belle brochette de psychopathes -la palme à Klaus Grünberg- et que le duel final évoque celui de Le Bon, la Brute et le Truand. N’est pas Leone qui veut, cependant…

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Mon nom est Pecos

De Maurizio Lucidi. Avec Robert Woods, Pier Paolo Capponi, Umberto Raho. 1 h 23. 1966.

6

La mort était au rendez-vous

De Giulio Petroni. Avec Lee Van Cleef, John Phillip Law, Luigi Pistilli. 1 h 54. 1967.

7

Le Grand Duel

De Giancarlo Santi. Avec Lee Van Cleef, Alberto Dentice, Horst Frank. 1 h 38. 1972.

6

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