Critique | Livres

Au bord

3,5 / 5
© National

Angelo Tijssens, Julliard

Au bord

128 pages

3,5 / 5
© National

Un jeune homme revient dans sa ville natale. Sa mère vient de mourir. Se remémorant les jours anciens, faits de violence et d’incertitude, il revient sur sa relation avec sa mère, la découverte de sa sexualité, le trouble de son premier amour. De lui, on ne saura rien de factuel, pas même son nom. Seuls perceront ses sensations et ses sentiments, les flash-back des jours sans joie et des premiers émois, les retrouvailles pudiques avec ce premier amour, réapparition fugace mais rédemptrice. Avec ce premier roman, Angelo Tijssens, coscénariste de Girl et Close de Lukas Dhont, fait preuve d’une belle maîtrise stylistique. Les phrases courtes et les mots crus éludent les descriptions, s’accrochant aux gestes et aux corps, de façon frontale. Le récit, bref et tendu, s’articule autour de deux modes d’énonciation qui dialoguent d’un chapitre à l’autre. Le “tu” d’hier ausculte les plaies et les bosses. Le “je” d’aujourd’hui panse les cicatrices. Le “tu” est celui de l’enfant perdu, le “je” celui de l’amant et de l’amoureux. La mise à distance du soi passé permet de mieux appréhender les blessures du présent. “Pour la première fois depuis des années, tu pleures.” Dans un dernier élan, le jeune garçon rejoint le jeune homme dans la tristesse, mais aussi dans un possible futur.

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