Critique | Expos

Dorothy Iannone, rétrospective d’une artiste libre

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Concert - Dorothy Ianonne

Date - Jusqu'au 21/01

Salle - Au M HKA, Anvers

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Décédée l’année passée, l’artiste états-unienne Dorothy Iannone (1933) appartient au cénacle des plasticiennes puissantes. Son œuvre méritait amplement une rétrospective en Belgique et le M HKA d’Anvers s’y colle avec énormément d’acuité. Qu’est-ce qui fascine chez Iannone? La force avec laquelle elle s’est autorisée à exprimer son désir à l’intérieur d’une société qui depuis des siècles tente de faire rimer “féminité” et “passivité”. Le désir en question, sexuel et érotique, l’intéressée ne s’est pas contentée de le diffuser à travers ses tableaux, livres d’artiste, installations vidéo, sculptures et œuvres sonores -un corpus imprégné d’une esthétique non-occidentale et bouddhiste. Non, sa vie entière a été à la hauteur de cette charge dans la mesure où la native de Boston a quitté son mari pour entretenir une relation intense avec l’artiste Dieter Roth. Ce dernier est même devenu une sorte de “muse” pour Iannone -on pense à la série de tableaux Eros Paintings, qui représente le couple pendant l’intimité charnelle. Indépendante –elle n’a jamais revendiqué son appartenance à une chapelle artistique– et farouchement opposée au puritanisme -en 1961, elle a poursuivi le gouvernement des États-Unis qui avait censuré Tropic of Cancer d’Henry Miller-, cette Berlinoise d’adoption (depuis 1976) a toujours visé l’émancipation des individus. “Si, d’une manière ou d’une autre, j’ai pu aider des gens à se rapprocher d’eux-mêmes, ça signifierait beaucoup pour moi”, a-t-elle répété à maintes reprises.

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