Critique

[à la télé ce soir] Blade Runner, au-delà de la fiction

© DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Blade Runner soulevait déjà au début des années 80 quelques-unes des grandes problématiques qui ébranlent aujourd’hui la planète.

Surpopulation, réchauffement planétaire, isolement causé par la technologie… Il a beau avoir été relativement mal accueilli à sa sortie, librement adapté du roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?, Blade Runner soulevait déjà au début des années 80 quelques-unes des grandes problématiques qui ébranlent aujourd’hui la planète. Le film de Ridley Scott n’a d’ailleurs cessé d’évoluer de la science-fiction vers une perturbante réalité. Blade Runner suit un ancien policier incarné par Harrison Ford chargé de traquer un groupes d’humanoïdes dans le Los Angeles de 2019. À l’époque, Scott n’a que Les Duellistes et le premier Alien (majoritairement tourné dans des studios londoniens) à son actif. Jeune réalisateur britannique, il ne débarque pas à Hollywood en terrain conquis. Les équipes américaines ont du mal avec ce « rosbif » qui les fait travailler de nuit sous la pluie et dans la fumée. Et ils lui rendent la vie impossible jour après jour. Archives, extraits, interviews (Scott, Ford avec lequel il se disputait en permanence, designer, chef décorateur, responsables des effets visuels…), le documentaire de Boris Hars-Tschachotin raconte un film à l’ambiance brute, délabrée et morose, qui s’est inspiré du Metropolis de Fritz Lang et de l’architecture indienne, a été copié sans aucun scrupule et a influencé jusqu’à l’industrie automobile.

Documentaire de Boris Hars-Tschachotin. ***(*)

Vendredi 28/05, 22h35, Arte.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content