Hung

Série solide sans être géniale, Hung rappelle que dans certaines situations, tous les outils sont bons pour se sortir de la crise…

Prendre le rêve américain à son propre piège… On se souvient d’un épatant gamin, propre sur lui et fils de bourges, tellement poussé au succès qu’il devient maquereau à 18 ans. C’était Tom Cruise, dans l’une des critiques les plus acerbes du système américain réalisées à ce jour, le pas si anodin Risky Business. Vingt-cinq ans plus tard, la télé de l’Oncle Sam a multiplié ces héros forcés à la réussite ou à la débrouille, de la Nancy Botwin de Weeds au Walter White de Breaking Bad, et pas toujours via l’ardeur de leur travail en entreprise. Avec Hung, série lancée en 2009 par l’incontournable chaîne HBO, La Une rapatrie dès ce jeudi sur ses antennes un quadra normal sur à peu près tous les points. Rick Drecker a frôlé le succès sportif, avant de sombrer dans une vie raisonnable: divorcé, 2 enfants, une maison correcte, prof d’histoire et de basket au lycée. L’incendie accidentel de son foyer va pourtant le confronter au décalage le plus total avec les standards de la réussite: un peu court financièrement, las de cette vie coulée dans la norme, Ray va vouloir percer, enfin, et monter l’échelle sociale. En utilisant son « winning tool », son « outil gagnant ». Son sexe donc, que la nature a daigné lui offrir en proportion énorme. Il va devenir gigolo, épaulé par une autre loseuse, poétesse ratée et employée malheureuse. Solide sans être géniale, Hung figure clairement dans le peloton des quelques bonnes séries américaines de la fin de la décennie, une période un peu molle niveau créativité. Bonne pioche.

Hung, une série HBO créée par Dmitry Lipkin et Colette Burson. Avec Thomas Jane, Anne Heche, Jane Adams.

Ce jeudi 17 mars à 21h45 sur La Une.

G.V.

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