Dirtybird: la musique en famille et sans complexes

Dirtybird Crew © Dirtybird Records
Tanguy Labrador Ruiz

Cela fera bientôt 10 ans que le label Dirtybird fait danser le monde entier. Comment Claude Vonstroke et sa bande d’amis sont-ils devenus un symbole de la fête sans prise de tête et de la danse décomplexée? La réponse ici.

C’est en janvier 2005 que la première sortie de Dirtybird, The Southern Draw de Justin Martin et Sammy D vit le jour. Morceau à l’allure d’une bande-originale de jeu vidéo aux relents acides et au beat décousu, cette production annonçait déjà joyeusement la couleur. Un peu moins de 10 ans plus tard, Tylr Swft de Kill Frenzy, sorti en novembre dernier, fait toujours autant secouer les hanches à coups de dérision, de fun et de tracks décalées. Retour sur une décennie de productions éclectiques et familiales.

En 2005, Barclay Macbride Crenshaw aka Claude VonStroke fonde Dirtybird Records, financé par sa femme, qui donne alors à son bien aimé une année pour parvenir à faire décoller le label, avant de lui couper les vivres en cas d’échec.

Quelques mois plus tard et après deux productions au succès timide, le single Deep Throat, première sortie sur le label par Claude VonStroke lui-même change la donne et l’audience du label s’élargit considérablement, permettant à Dirtybird de déployer ses ailes de San Francisco à Ibiza. Un morceau qui résume d’ailleurs bien l’identité de Dirtybird: de l’humour d’adolescent très porté sur le sexe, desservie par une production techno-house parsemée de vocaux catchy et d’une atmosphère fun et décomplexée. À l’image de ses fondateurs.

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Au fil des sorties, des soirées et des années, cette ambiance joviale s’est consolidée avec l’arrivée de nouveaux oiseaux dans cette cage à l’atmosphère familiale: Catz ‘N Dogz, Riva Starr, Justin Jay, J. Phlip, Kill Frenzy… Si les productions du label font parler d’elles et s’éparpillent dans les DJ sets du monde entier, ce sont surtout les événements organisés par le label qui achèvent de construire à celui-ci une réputation fantastique. Car, comme le décrit bien Mixmag, « Dirtybird n’est pas arrivé en voulant dominer l’univers de la musique club. Il n’était pas là pour devenir un des labels américains les plus influents du siècle. Il était là pour le fun, les amis et la famille. »

Jouer est ainsi la seule règle suivie lors des joyeuses boustifailles électroniques de cette bande de potes qui s’entendent comme larrons en foire. Entre la recherche permanente d’une proximité avec le public et des idées de soirées toutes les plus barrées les unes que les autres (le classique restant la Dirtybird BBQ, un événement mêlant avec génie musique et ingestion massive de viande passée au grill), les soirées sold-out s’enchaînent et la fête bat toujours son plein, de jour comme de nuit.

En Belgique, on se rappelle encore du single Booty Clap du belge Kill Frenzy, sorti en 2012 et qui devint un hymne du gifflage de postérieur dans bien des soirées. Que ce soit à I Love Techno, aux Transardentes ou encore à la Soulwaxmas, Booty Clap se retrouvait sur toutes les platines, de Gesaffelstein à Brodinski, en passant par Erol Alkan et Boys Noize et Laurent Garnier. En novembre dernier, Kill Frenzy était de retour avec son album Tlyr Swft, atteignant des sommets de parodie tout en proposant des productions efficaces et suintante d’une atmosphère digne d’une production Brazzers, apportant plus que jamais cette touche de dirty unique en son genre à sa musique. Hermione (Granger, présume-t-on dans un éclair de perversité) s’y retrouve notamment sans pantalon sur No Panties et le morceau XXX y déploie la basse slapée et porn-funky la plus efficace qu’une production électronique ait comportée à ce jour.

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Comme l’a bien souligné Voitek, du duo Catz ‘N Dogz: « La clé, c’est que personne ne se prend trop au sérieux. Les fêtards perçoivent cela et se laisse aller davantage. Il y a une frontière très mince entre être relaxé et être trop stupide. Dirtybird a quelques limites avec la stupidité. C’est très important. » Des limites bien présentes au sein des productions du label, qui flirtent et jouent avec les clichés des scènes électroniques les plus populaires, sans jamais tomber dans leurs écueils.

Aucun concert n’est prévu chez nous pour présenter le nouvel album de Kill Frenzy, malgré sa nationalité belge revendiquée à travers le monde. Reconnaissons-le: le succès de Dirtybird n’égale en rien celui de labels comme Ed Banger ou Mad Decent, qui possèdent pourtant un esprit de franche camaraderie similaire, et la fanbase du label est probablement assez restreinte chez nous. De plus, une soirée Dirtybird BBQ à Bruxelles ou à Gand ne susciterait sans aucun doute pas autant d’intérêt qu’à San Francisco, Detroit ou New York. Et ce n’est pas uniquement une question de climat…

Une playlist pour découvrir le label:

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Dirtybird sur Soundcloud.

>> Si les oiseaux fêtards de Dirtybird vous plaisent, on parie que les volatiles bruxellois de Pelican Fly devraient vous séduire eux aussi.

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