Nuit sans étoiles – Grand spectacle, Le Pouvoir de la Force II crépite des pouvoirs mythologiques de Star Wars avec talent. Un feu de Bengale pour un level design bâclé.

édité par Activision et développé par LucasArts, âge 16, disponible sur Nintendo DS, Nintendo Wii, PC, PlayStation 3 et Xbox 360 (version testée).

En 1989, le logo oculaire et scintillant de Lucas Arts glissait des frissons aux fans de Star Wars sur écran PC. Créé par Georges Lucas pour (entre autres) s’assurer que les adaptations vidéoludiques de ses films ne tournent pas aigre, ce studio de développement a pondu une poignée de pépites ludiques emblématiques des années 80 et 90. A l’aise dans tous les registres, entre jeux d’aventure graphiques ( Indiana Jones and the Last Crusade), First Person Shooter ( Dark Force) et simulateur de combat spatial (l’avant-gardiste Tie Fighter), l’équipe ne décroche aujourd’hui plus les mâchoires. Bizarre, d’autant qu’elle compte parmi les rares entités à avoir réussi le délicat passage de la 2D à la 3D. Star Wars: Le Pouvoir de la Force II le confirme dès les premières minutes de jeu.

Jamais spectacle n’a été aussi grandiose et démonstratif sur next-gen. Pop-corn en mains, on s’accroche aux péripéties en sabre laser de Starkiller, un jeune Sith fruit d’une expérience ratée de Dark Vador. La mise en scène nerveuse claque. Le jeu des acteurs de synthèse fait preuve d’une rare crédibilité, comme certains passages homériques où l’on retiendra par le seul pouvoir de la force plusieurs Tie Fighters. Amnésique et traversé de flash-back témoignant d’un passé moins bad guy que son présent, le joueur évolue ici à la troisième personne. Une sorte de beat them all gonflé à la mythologie Star Wars.

God of war sur étoile noire

Pensé comme une parenthèse s’étirant entre les épisodes III et IV du space opera, Le Pouvoir de la Force II multiplie les variétés d’attaque aux mains de joueurs. On tranche donc du storm trooper à coups de double sabre laser et de coups spéciaux simples à réaliser amenant à une courte cinématique amusante au début, mais vite plombante sur la longueur. Ces attaques physiques classiques, indispensables contre certains ennemis immunisés à la force, se complètent bien entendu de pouvoirs nettement plus spectaculaires empruntés à la force.

On projette ainsi des arcs électriques sur des cousins volants de Boba Fett tandis que la télékinésie permet de jouer au bowling avec des soldats par grappes entières. La préhension à distance d’objets et de fantassins (à balancer dans le vide) participe également au plaisir sadique de ce grand cirque macabre. Plus en tout cas que le contrôle mental poussant ces derniers au suicide. La force de Star Wars: Le Pouvoir de la Force II est là. Dans cette panoplie complète du petit Jedi noir que les plus doués s’amuseront à combiner.

Passée la découverte de cet arsenal emprunté au premier Pouvoir de la Force, l’ennui devient subluminique. Les niveaux s’enchaînent comme autant de couloirs désespérants qu’il faudra nettoyer pour passer au suivant. Un level design scandaleux que ni les chutes libres spectaculaires (et jouables), ni les Quick time Events entendus, ni les mini-boss ne parviennent à sauver. Même le brouillon Star Wars: Shadows of the Empire sur Nintendo 64 parvenait à faire mieux. On ne frissonne plus. l

Michi-Hiro Tamaï

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