Mezkal

2022 marque les dix ans du décès du maître des maîtres: Jean « Moebius » Giraud. Fait qui ne l’empêche pas d’être encore et toujours une influence majeure pour bon nombre d’auteurs. Le dernier de ceux-ci se nomme très simplement Jef. Il n’en est pas à son coup d’essai mais paie clairement son tribu avec Mezkal. Les voyages hallucinatoires, le désert mexicain et ce mélange graphique entre réalisme et caricature aux couleurs douces et flashy rappellent la patte Moebius. Mais ce qui excite également notre homme, ce sont les mauvais garçons, les losers magnifiques et les femmes belles et fortes. L’histoire est simple mais efficace. Plus rien ne retient Vananka à Chicago: son père s’est barré quand il avait 7 ans, il vient de perdre son boulot de merde et n’a même pas le temps d’annoncer la « bonne nouvelle » à sa mère; elle s’est suicidée. Le voilà donc parti pour le Mexique, sur les traces de son paternel. Il y fait la connaissance de la belle Leila et, surtout, de son cousin Felipe, haut gradé d’un puissant cartel. Il y a aussi du From Dusk Till Dawn du génial Roberto Rodriguez dans cette BD. Si le départ est relativement classique, au moment où Vananka accepte de devenir convoyeur pour Felipe, les deux auteurs ne se retiennent plus dans l’exagération violente et grand-guignolesque, pour notre plus grand plaisir. Coincé à la fois entre des Vikings bedonnants montés sur des choppers customisés qui en veulent à sa cargaison et la DEA qui a repéré son petit manège à la frontière des États-Unis, Vananka doit rendre des comptes à son employeur et à sa bande surarmée. Il tente malgré tout de sauver ses miches et de retrouver son père disparu, l’origine de tous ses emmerdes, pense-t-il. Costaud!

Mezkal

de Jef et Kevan Stevens, éditions Soleil, 184 pages.

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