Mermaid Saga

Rumiko Takahashi est une légende vivante. Dans les années 80, alors qu’elle était déjà célèbre au Japon, les adaptations animées de ses oeuvres ( Lamu, Juliette je t’aime, Ranma oe) ont commencé à nous parvenir, suivies des mangas d’origine. Elles ont biberonné toute une génération, à tel point que Takahashi a décroché le Grand Prix à Angoulême en 2019, sous les applaudissements de stars actuelles comme Riad Sattouf. Pourtant, on n’a pas encore tout lu d’elle. Cette autrice aussi humble que laborieuse a mené une vaste carrière, dont voici un nouveau morceau. Pas tout à fait inédit, puisque partiellement traduit dans les années 90 (sans soin, mais c’était une autre époque). Commencée en 1984 et achevée à la décennie suivante, Mermaid Saga verse dans le fantastique à teneur horrifique, loin de l’esprit festif qu’on connait de la mangaka. Ici se déploie la mélancolie d’un immortel condamné à voir ses proches vieillir et le quitter. Sa quête: redevenir un simple humain. Sous son trait utilitariste et encore immature mais au charme infini, Takahashi livre plusieurs fragments de cette existence entre errance et brutalité. Si on réservera ce livre aux habitués de l’autrice, parce que mineur en comparaison avec ses oeuvres-clés, ceux-là accéderont à une facette cachée de la dame tandis que s’opère, au fil des épisodes, un discret mais réel affinement de son style, ce qui présage un second (et dernier) tome plus abouti.

De Rumiko Takahashi, éditions Glénat, 400 pages.

7

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