Mausolée

 » Est-ce que ça aussi tu finiras par l’écrire? » Revenue voir la ville, parcourir les lieux d’un amour déchu dont elle consigne les lambeaux dans un manuscrit Mausolée, une jeune femme de 25 ans retrouve pour une nuit son ancien amant. À l’incandescence des retrouvailles succède le premier matin sans lui, ravivant une blessure jamais cicatrisée. Il va falloir tenter d’oublier, à nouveau, même si c’est impossible. Enchaînant clopes et souvenirs brûlants, arpentant le pourtour du gouffre amoureux, Louise Chennevière rembobine la rencontre, l’étreinte, le délitement d’un scénario implacable, avec tous les mots qui sont tus. « (…) parce que ce ne sont pas des choses qu’on dit quand on est une jeune femme raisonnable, et libre, indépendante, qu’on existe par soi-même, que par soi-même on tient, toute seule comme une grande (…) » Refusant le statut d’amoureuse éperdue des « romans d’amour », Chennevière s’y regarde plonger, tête la première. Labourant cette vieille douleur lancinante, les efforts déployés, les garçons passés, elle revient sur ce texte en jachère, tentative éperdue de retenir le désir: « te dire ». Sur le thème éternel des amants désunis, passion et littérature se disputent une partition fiévreuse et poétique, où se déposent des virgules en lévitation.

De Louise Chennevière, éditions P.O.L, 160 pages.

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