Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Michel H. prend des anxiolytiques depuis l’âge de huit ans et déclare une passion sans borne pour Houellebecq, son humoriste préféré. Coup de bol: la femme de sa vie le quitte après trois semaines de vie commune, une éternité. Le moral de Michel est au plus bas. Entre deux consultations des oracles Google et BFMTV, il regarde des vidéos de campagne électorale sur YouTube. « Un petit Nicolas Sarkozy millésime Bercy 2007 dans un moment de blues et hop, vous êtes regonflé à bloc. » En guise de cadeau d’adieu, Bérénice lui lègue toute sa bibliothèque: une caisse de manuels de développement personnel. Voilà Michel sommé d’accéder au bonheur. N’exerçant aucune activité salariée en vue de s’épanouir socialement 35 heures par semaine pour mourir à taux plein, notre triste héros a du temps devant lui. Enfin, pas question de traîner non plus, un Grand Maître marabout burkinabé lui promet le retour de l’être aimé pour 18 heures. Outre des romans à l’absurde débridé ( La fin du monde a du retard), J.M. Erre s’illustre comme scénariste chez Fluide Glacial et au sein du pool d’auteurs de Groland sur Canal+. Avec son humour noir carabiné, ce petit traité de désespoir pour les Nuls croque le voisinage de nos contemporains avec un zèle retors. Du niveau du sketch Les Piles de Desproges, c’est dire!

De J.M. Erre, éditions Buchet/Chastel, 192 pages.

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