Autopsie d’un imposteur

 » Voici Louis Dansart, le personnage central de ce récit (…). Je ne sais pas pourquoi je m’intéresse à ce type, ni pourquoi je prends la peine de vous raconter son histoire. Il n’en vaut pas la peine. » Ainsi s’exprime le narrateur de ce nouveau récit du tandem Vincent Zabus-Thomas Campi, avec des procédés mi-théâtraux, mi-poétiques, comme le premier cité en a pris l’habitude depuis L’Éveil ou son récent Incroyable avec Hippolyte, auréolé de prix. Ce « narrateur » sans nom interpelle autant le lecteur que son personnage, qui lui répond. Louis Dansart donc, jeune et bel étudiant en droit, honteux de ses origines modestes dans le Bruxelles de 1957, est prêt à tout pour s’en défaire. À la fois  » un très beau héros tragique » et un  » petit Rastignac paranoïaque » qui va petit à petit se transformer en gigolo puis en meurtrier sous le joug de Monsieur Albert, qui mène son business de prostitution en récitant du Shakespeare… Un conte cruel et pour une fois bruxellois entre Balzac et Faust, qui se lit peut-être un peu trop vite que pour en apprécier toute la subtilité dans son contenu et ses manières, et la vista de son dessinateur italien installé en Australie qui a, pour l’occasion, trempé son trait dans un peu plus de réalisme. Une nouvelle jolie pierre dans le jardin du duo.

De Thomas Campi et Vincent Zabus, éditions Delcourt, 88 pages.

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