BD: Décès de Marc Sleen, le papa de Néron

Le Néron de Marc Sleen avait eu droit à son timbre pour son 80 anniversaire, en 2002. © BELGA/Herwig Vergult
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le dessinateur de BD Marc Sleen, père de la série Néron, est décédé dimanche à l’âge de 93 ans à son domicile de Hoeilaart, rapporte VTM Nieuws, qui a appris la nouvelle auprès de sa famille.

Élevé au rang de chevalier fin des années 90, il aurait fêté ses 94 ans le 30 décembre prochain. Il était considéré comme le père fondateur de la bande dessinée flamande avec Willy Vandersteen, le créateur de Bob et Bobette, entre autres. Ses funérailles auront lieu le samedi 12 novembre prochain dans la commune brabançonne.

« Il s’est endormi paisiblement et avec dignité après une vie passionnante et bien remplie durant laquelle il a enrichi les générations de son âme d’artiste et de sa créativité », souligne VTM Nieuws.

Dans un message posté sur le réseau social Twitter, le Palais royal a présenté ses « sincères condoléances et pensées » à l’épouse et la famille de Marc Sleen.

Le ministre de l’Économie Kris Peeters (CD&V) a lui évoqué les « innombrables heures de plaisir à la lecture » qu’a procurées le dessinateur « génération après génération, à des millions d’enfants et d’adultes ».

« Notre pays a perdu l’un des plus grands dessinateurs de bande dessinée », a estimé Sven Gatz, le ministre flamand de la Culture (Open Vld). « Avec ses nombreux personnages mémorables, le père spirituel de Néron est responsable de beaucoup de clins d’oeil, d’éclats de rire et d’amusement chez les jeunes comme chez les plus âgés. »

« Après le récent décès de Toots Thielemans, nous perdons à nouveau une grande icône », déplore, quant à lui, le ministre bruxellois Guy Vanhengel, le qualifiant d’« homme exceptionnel qui signifiait énormément pour l’image de notre pays, pour le monde de la bande dessinée à Bruxelles, ainsi qu’à l’étranger ».

« Une double interprétation avec des références subtiles, cachées et parfois même un peu taquines envers la politique sont particulièrement ‘propres’ à la série Néron », pointe-t-il du doigt, ajoutant que ce personnage constituait « l’anti-héros par excellence, avec lequel un ‘ket’ bruxellois peut s’identifier ».

L’éditeur Standaard Uitgeverij, le plus important au nord du pays, rendra, de son côté, un hommage à Marc Sleen en publiant un album spécial, et ce à la demande préalable et expresse du dessinateur. Il s’agira d’une version de Zilveren Tranen (Larmes d’Argent), le dernier album de la série Néron, complété par des témoignages personnels et des illustrations inédites.

« Avec Willy Vandersteen, Marc a créé quelque chose qui a donné une direction à notre culture flamande. Il a laissé son empreinte sur notre art mais encore davantage sur notre imagination et notre sens de l’humour », a réagi Jeroen Overstijns, le CEO de l’éditeur WPG Uitgevers Belgique, société à laquelle appartient Standaard Uitgeverij.

La commune de Hoeilaart, où le dessinateur a vécu depuis 1955 et où il est décédé dimanche, a ouvert un registre de condoléances. Les funérailles y seront organisées le samedi 12 novembre à 12h00 en l’église Sint-Clemens et sera ensuite inhumé dans l’intimité familiale au cimetière Campo Santo de Gand.

La commune brabançonne avait à plusieurs reprises été mise en scène dans les histoires de Néron. Son bourgmestre Tim Vandenput (Open Vld), qualifie ce décès de « grande perte » pour Hoeilaart, à laquelle il avait donné « une plus forte identité ». Selon lui, Marc Sleen, dont la maison se trouve en bordure de la forêt de Soignes, était très fier d’habiter la commune. « Vous l’y voyiez souvent, par exemple au café Néron ou en train de se promener dans son cabriolet argenté avec lequel il allait faire ses courses », se souvient-il.

Une récente vente aux enchères en ligne de bandes dessinées de Marc Sleen avait rapporté quelque 30.000 euros.

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