Critique

[critique ciné] De son vivant, d’Emmanuelle Bercot, un hymne à la vie

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Cinq ans après La fille de Brest (autour du scandale du Mediator), De son vivant voit Emmanuelle Bercot s’atteler à une nouvelle fiction médicale.

À savoir l’histoire, déclinée sur quatre saisons, d’une mère Crystal (Catherine Deneuve), et de son fils Benjamin (Benoît Magimel), confrontés à la violence et l’injustice du cancer incurable frappant ce dernier à l’approche de la quarantaine. Et qui, alors que le malade tend à s’enfermer dans le déni, vont bénéficier du soutien d’un médecin au dévouement exemplaire doublé d’un fin psychologue, le docteur Eddé (le cancérologue Gabriel Sara, dans son propre rôle), qui va les aider à apprivoiser et accepter la maladie et son issue fatale…

Mélodrame assumé, De son vivant ne cherche nullement à éluder la dureté de son sujet. Mais si le résultat est forcément éprouvant, Emmanuelle Bercot lui confère aussi un tour lumineux, aiguillonnée par l’empathie du docteur Sara et du personnel soignant (suivant son habitude, la cinéaste a mêlé acteurs professionnels et non professionnels, accentuant le sentiment de vérité émanant du film, même s’il ne cherche nullement à restituer le réel), jusqu’à faire de cette chronique d’une mort annoncée un hymne à la vie. De quoi troubler autant qu’interpeller en dépit de certaines lourdeurs (sur le volet paternité en particulier). Non sans, après l’avoir déjà fait briller dans La Tête haute, rappeler l’excellent comédien que peut être Benoît Magimel…

D’Emmanuelle Bercot. Avec Benoît Magimel, Catherine Deneuve, Gabriel Sara. 2h. Sortie: 24/11. ***(*)

Lire aussi nos interviews d’Emmanuelle Bercot et Benoît Magimel.

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